Ludwig van Beethoven : Fidelio. Opéra en deux actes. Livret de Joseph Sonnleithner et Friedrich Treischke d’après Léonore ou l’amour conjugal de Jean-Nicolas Bouilly. Malin Byström, Joseph Kaiser, Sophie Karthäuser, Andrew Foster-Williams, Robert Gleadow, Michael Colvin, Mischa Schelomianski. Choeur de chambre Les Eléments. Le Cercle de l'Harmonie, dir. Jérémie Rhorer. Version de concert.

 

 

 

 


Jérémie Rhorer/ DR

 

 

Fidelio, opéra unique de Beethoven, méritait assurément mieux que le traitement qui lui fut infligé par Jérémie Rhorer à la tête de ses troupes du Cercle de l’Harmonie. Une prestation calamiteuse, frisant l’amateurisme, où se sont succédés décalages instrumentaux, défaut de justesse, sonorité terne, absence de nuances, tempi inadaptés, direction brouillonne et hystérique, pour un résultat musical confus et décevant, fruit probable d’un manque de préparation. Dans ces conditions, bien difficile de faire entendre sa voix ! Force est d’avouer que l’ensemble de la distribution vocale fut emportée dans ce naufrage où seul, peut- être, Robert Gleadow (Rocco) parvenait à sortir la tête de l’eau  par sa puissance vocale, sa présence physique et la rondeur de son timbre. Malin Byström (Leonore) chanta les notes mais son chant parut constamment rigide, figé, comme emprunté. Son grand air fut totalement gâché, ce qui n’aide pas, par un solo de cor digne des plus mauvaises harmonies municipales… Joseph Kaiser (Florestan) fut en permanence à la peine, le souffle court, à l’extrême limite de ses possibilités dans l’aigu. Andrew Foster-Williams (Pizarro) lutta inlassablement et de façon parfaitement vaine contre les torrents orchestraux accompagnant ses colères. Mischa Schelomianski (Fernando) se montra inexistant vocalement et sans charisme scéniquement. Sophie Karthaüser (Marzelline) déçut par son timbre métallique et son émission étriquée, répondant au faible Jaquino de Michael Colvin. Les ensembles vocaux, pourtant sublimes, ne firent que confirmer les faiblesses individuelles en les majorant, confirmant  ainsi le manque de répétition : décalages constants, confusion… Seul le Chœur de chambre les éléments fut exempt de toute critique, semblant se demander ce qu’il faisait dans cette galère ! Un naufrage à oublier rapidement !