Sophie LACAZE : En Quète  pour récitant, voix de mezzo-soprano, saxophone alto et piano. Difficile. Delatour : DLT2552

Cette œuvre a été composée pour une exposition de photographies de Guy Bompais mettant en scène un personnage solitaire, dont les pensées sont exprimées par des textes de Jean-Pierre Rosnay, tirés de son recueil Fragments et reliefs. Sophie Lacaze en a fait ensuite une version autonome. Le texte est premier, la musique étant là seulement pour créer autour du texte une atmosphère en harmonie avec lui. La voix elle-même est la plupart du temps utilisée comme un instrument. L'ensemble est attachant mais demande évidemment une mise au point extrêmement fine.

 

 

Peter VIZARD : Á la venue de Noël.  Mélodies populaires pour chœur mixte et/ou instruments. Facile. Chanteloup musique : CMP015.

Cet ouvrage est d'abord écrit pour chœur mais se prête à de nombreuses combinaisons à géométrie variable. On y trouve les noëls traditionnels français, allemands et anglais les plus connus délicatement harmonisés de façon à la fois classique et pour certains, originale. On notera en particulier l'effet de cloches de l'harmonisation d' « Il est né le divin enfant ». Il s'agit donc d'un recueil qui pourra rendre de grands services aussi bien pour les chorales que pour les ensembles instrumentaux de conservatoire.

Bruno ROSSIGNOL : Dona nobis pacem  pour chœur mixte SATB a cappella. Delatour : DLT2471.

Bruno Rossignol enrichit ses œuvres religieuses pour chœur de ce motet qui prend pour support la dernière phrase de l' « Agnus Dei » de la messe : Dona nobis pacem, Donne nous la paix. La phrase est répétée, comme pour une longue méditation qui en ferait ressortir différents aspects. Le tout est quasiment homorythmique. Tout est dans les subtilités harmoniques et dans l'expressivité des nuances et des accents. Il n'y a pas de grande difficulté technique, mais la beauté de la pièce ne s'exprimera vraiment – mais est-ce une surprise ? – que dans la perfection de son exécution.

 

 

Giuseppe VERDI : Ave Maria.  Arrangement de Jean-Christophe Rosaz pour soprano solo et chœur SATB a capella. Assez facile. Delatour : DLT2503.

Cet air de Desdémone, tiré de l'Otello, n'a en fait de facile que l'apparence. Certes, l'ensemble est pleinement consonnant et ce n'est pas par les harmonies qu'il déconcertera les chœurs. Mais, outre qu'il y faudra une soliste de premier plan (Maria Callas s'est illustrée dans cet Ave Maria…), il faudra aussi que le chœur fasse preuve de grandes qualités vocales pour conserver la justesse y compris dans les lentes finales au la bémol aigu chantées pianissimo. Ceci dit, le résultat est certainement très intéressant. J.-C. Rosaz nous dit qu'il a voulu habiller ce qui était un tapis de cordes de la « chair » d'un chœur qui reprend les paroles de la soliste. Sur le conducteur figure une réduction clavier qu'il ne faudrait pas utiliser au piano. Mais peut-être qu'elle pourrait servir pour un orgue avec des fonds doux. C'est à essayer…

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Nicolas Bacri (né en 1961 à Paris), élève au CNSMP et à l'Académie de France à Rome, a composé en 2011 ses Mélodies de la mélancolie. Compositeur prolifique, ses Chants d'amour (2015) portent le numéro d'opus 126 n°2a. Il s'agit d'une œuvre de commande pour le 22e Concours international de Chant de Mâcon (Opéra et Mélodie française). Il a retenu trois textes du poète symboliste belge, Emile Verhaeren (né à Saint-Amand, Province d'Anvers, en 1856, et mort à Rouen, en 1916). Ils sont extraits de ses Recueils Les heures  Les heures claires (1896), Les heures de l'après-midi  (1905) Les heures du soir (1911) — dans lesquels il exprime son amour pour sa femme Marthe Massin, peintre aquarelliste.

Michel LYSIGHT : El Niño de Atocha  sur un texte d'Alain Van Kerckhoven pour chœur mixte à 5 voix (SATBB). Delatour : DLT2501.

Créée le 13 mai 2012 à Bruxelles, cette œuvre a été inspirée par les confidences faites à l'auteur du texte par une jeune femme de république dominicaine. El Niño de Atocha est un « enfant Jésus » local qui protégeait des sorciers et calmait les peurs de la petite fille. L'alternance de deux thèmes musicaux, l'un à caractère de berceuse populaire, l'autre plus rythmique crée une ambiance typique. Bien que consonnant, l'ensemble demande un chœur aguerri à cause de la virtuosité de certains passages, d'autant plus qu'il est important que le texte soit parfaitement compréhensible. Mais on sera récompensé du travail demandé par la beauté de l'œuvre.

Nicolas CHEVEREAU : Quatre poèmes de Ronsard  pour baryton et piano. Delatour : DLT2543.

Parmi ces quatre poèmes de Ronsard, trois sont tirés du recueil Les Amours : Comme on voit sur la branche au mois de May est extrait du livre « Sur la mort de Marie » et date de 1578 ; Le printemps n'a point tant de fleurs s'intitule Chanson dans le livre « Nouvelle continuation des amours » (1556) et Ciel, air, et vents est issu du deuxième livre des « Amours » et date de 1552. Quant au poème Pourtant si j'ay le chef plus blanc, il est tiré du quatrième livre des « Odes » publié en 1550. On voit que le choix de l'auteur n'est pas anodin, car il réunit en un recueil des poèmes qui ont en commun une vision de l'amour dans sa dimension exaltante et passagère. La mort n'est jamais loin… Le langage utilisé est ce que l'auteur appelle un « langage tonal élargi ». Le discours musical ne fait pas redondance avec les poèmes mais les éclaire continuellement. Le chant est lyrique, mais avec beaucoup de pudeur et de retenue.

Michel LISYGHT : Three Philosophers Songs  sur un texte d'Alain Van Kerckhoven pour baryton, flûte, violon, violoncelle et piano. Delatour : DLT2500.

Sur un texte en anglais, l'auteur nous présente trois contes philosophiques librement inspirés de trois mythes occidentaux : le premier, inspiré de Caïn et Abel, le deuxième du destin de l'acacia et le dernier s'inspire de la légende de Saint Nicolas. L'ensemble laisse un rôle majeur aux parties instrumentales qui dialoguent constamment avec le chanteur. Il y a un grand lyrisme dans cette œuvre attachante.

Robert SCHUMANN : Liederkreis von Joseph Freiherrn von Eichendorff op. 39. Bärenreiter Urtext : BA7853.

Que voilà une intéressante édition de ces lieder moins connus et moins donnés en récital que les autres cycles de Schumann, mais qui n'en sont pas pour cela moins beaux et moins intéressants ! Cette édition de Hansjörg Ewert comporte une copieuse préface faisant l'historique de la composition, indiquant notamment le rôle joué par Clara dans la genèse de cette œuvre. Les textes des lieder figurent en tête du recueil avec leur traduction anglaise. On trouve à la fin les différentes variantes de l'autographe, des indications critiques et en appendice Der frohe Wandersmann.(op.77 n°1).

Ces deux volumes font partie d'une anthologie en huit volumes réalisée conjointement par le Centre de Musique Baroque de Versailles et la société Jean-Philippe Rameau. On ne peut que se réjouir de voir ainsi mis à la disposition des chanteurs un tel répertoire,