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- Écrit par Daniel Blackstone
- Catégorie : Chant/Cantate/Voix
Qui peut, mieux que le compositeur lui-même, présenter cette œuvre ? Voici ce qu’il écrit.
« On m’eût dit, dans mes vingt ans, qu’un jour je mettrais Régnier en musique, je me serais récrié. Le poète des Médailles d’argile ou des Jeux rustiques et divins n’entrait pas dans mon vaniteux petit Parnasse portatif, dont les dieux majeurs se nommaient Mallarmé et Valéry. Curieusement, c’est à la musique que je dois de l’avoir ensuite fréquenté davantage : Le Jardin mouillé de Roussel, un des sommets de la mélodie française, m’a révélé du même coup un sommet de notre poésie. Je confesserai encore ceci : en découvrant les Épigrammes, en décidant de m’en servir, j’ai refoulé une ancienne méfiance, la crainte, en musique, de l’alexandrin, ce vers auquel peut souvent s’appliquer, hélas, un de ceux de Racine : « Sa croupe se recourbe en replis tortueux » … Mais non, j’ai trouvé des vers très purs, sans poids ni pose, auxquels j’espère avoir conservé leur souplesse émouvante, leur merveilleuse ductilité. » On ajoutera simplement que la musique du compositeur est effectivement la parfaite servante des poèmes extraits du Miroir des heures paru en 1914.
D.B.
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- Écrit par Daniel Blackstone
- Catégorie : Chant/Cantate/Voix
Dire que Guy Sacre n’appartient à aucune école est évident à l’écoute de ses œuvres profondément poétiques. C’est donc la rencontre de deux poètes qui s’offre ici. Jean Pellerin (1885-1921) qui crée avec Francis Carco, Christian Derème et quelques autres l’« école fantaisiste », trop oubliée aujourd’hui. Les poèmes mis en musique par Guy Sacre sont extraits du Bouquet inutile (1923). Le premier poème s’intitule Ce souffle qui chante. La musique du compositeur fait ressortir à la fois la délicatesse, la légèreté et la nostalgie du poème. Le deuxième s’intitule Quand mon fil se cassera. C’est une méditation sur la mort que le musicien accompagne avec beaucoup de discrétion et de poésie. Disons très simplement que tout cela est très beau et à découvrir absolument.
D.B.
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- Écrit par Daniel Blackstone
- Catégorie : Chant/Cantate/Voix
Il est indispensable de citer ici ce qu’écrit Guy Sacre à propos de cette œuvre : « On ne sait pas toujours que Rilke, au soir de sa vie, a écrit quelques poèmes en français. Il en donne un motif admirable au milieu même de son recueil Vergers :
Peut-être que si j’ai osé t’écrire,
langue prêtée, c’était pour employer
ce nom rustique dont l’unique empire
me tourmentait depuis toujours : verger.
Qu’un seul mot, et des plus fragiles, puisse entraîner à tout un exercice, voilà qui doit continuer à nous émouvoir. N’est-ce pas aussi, parfois, par la grâce d’un seul poème, mystérieusement élu, qu’un compositeur se mue soudainement en interprète et tâche, à des mots pourtant définitifs, de donner un surcroît de saveur, sinon de sens ? D’autres,
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- Écrit par Daniel Blackstone
- Catégorie : Chant/Cantate/Voix
Qui peut, mieux que le compositeur lui-même, présenter cette œuvre ? Voici ce qu’il écrit.
« On m’eût dit, dans mes vingt ans, qu’un jour je mettrais Régnier en musique, je me serais récrié. Le poète des Médailles d’argile ou des Jeux rustiques et divins n’entrait pas dans mon vaniteux petit Parnasse portatif, dont les dieux majeurs se nommaient Mallarmé et Valéry. Curieusement, c’est à la musique que je dois de l’avoir ensuite fréquenté davantage : Le Jardin mouillé de Roussel, un des sommets de la mélodie française, m’a révélé du même coup un sommet de notre poésie. Je confesserai encore ceci : en découvrant les Épigrammes, en décidant de m’en servir, j’ai refoulé une ancienne méfiance, la crainte, en musique, de l’alexandrin, ce vers auquel peut souvent s’appliquer, hélas, un de ceux de Racine : « Sa croupe se recourbe en replis tortueux » … Mais non, j’ai trouvé des vers très purs, sans poids ni pose, auxquels j’espère avoir conservé leur souplesse émouvante, leur merveilleuse ductilité. » On ajoutera simplement que la musique du compositeur est effectivement la parfaite servante des poèmes extraits du Miroir des heures paru en 1914.
D.B.
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- Écrit par Daniel Blackstone
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Dire que Guy Sacre n’appartient à aucune école est évident à l’écoute de ses œuvres profondément poétiques. C’est donc la rencontre de deux poètes qui s’offre ici. Jean Pellerin (1885-1921) qui crée avec Francis Carco, Christian Derème et quelques autres l’« école fantaisiste », trop oubliée aujourd’hui. Les poèmes mis en musique par Guy Sacre sont extraits du Bouquet inutile (1923). Le premier poème s’intitule Ce souffle qui chante. La musique du compositeur fait ressortir à la fois la délicatesse, la légèreté et la nostalgie du poème. Le deuxième s’intitule Quand mon fil se cassera. C’est une méditation sur la mort que le musicien accompagne avec beaucoup de discrétion et de poésie. Disons très simplement que tout cela est très beau et à découvrir absolument.
D.B.
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- Écrit par Daniel Blackstone
- Catégorie : Chant/Cantate/Voix
Tilman Michael a compilé et édité ces neuf chœurs pour chœur mixte extraits d’opéras célèbres dans un recueil qui comporte les chœurs et la réduction d’orchestre au piano. Le choix est large puisqu’il va de Monteverdi à Tchaïkovsky. Les textes sont donnés dans la langue d’origine, ce qui nous vaut, pour le dernier extrait, un bien utile supplément sur la prononciation du texte russe. La préface remet en situation dans leurs opéras respectifs, les différents chœurs proposés. Ajoutons enfin que les chœurs ont été également choisis en fonction de leur intérêt musical. Nous savons que tous les chœurs d’opéra ne se valent pas… mais ne soyons pas cruel !
Daniel Blackstone
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- Écrit par Daniel Blackstone
- Catégorie : Chant/Cantate/Voix
Voici donc une nouvelle édition critique de ces œuvres de Dvořák par Veronika Vejvodová. La préface trilingue (tchèque – allemand – anglais) permet de comprendre la genèse et l’histoire de ces pièces, et surtout des textes. En effet, le cycle des Gypsy Songs op. 55 sur les poèmes du poète tchèque Adolf Heyduk, a été écrit au début de 1880 à la demande du ténor bohémien Gustav Walter, membre de l'Opéra de la cour de Vienne et dédicataire de l'œuvre. Les poèmes tchèques ont été traduits en allemand par le poète lui-même, ce qui a permis de respecter pleinement l’esprit de l’œuvre. Une version anglaise a été réalisée peu de temps après. Les trois textes se trouvent dans la présente édition qui comporte par ailleurs de copieuses indications critiques en fin de volume.
Daniel Blackstone
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- Écrit par Daniel Blackstone
- Catégorie : Chant/Cantate/Voix
Charles Bordes (1863 – 1909) est surtout connu par les historiens de la musique comme fondateur, avec Guilmant et d’Indy de la Schola Cantorum. Rappelons qu’on y redécouvre le Plain-Chant, Victoria, Palestrina… mais on y encourage aussi une production contemporaine de qualité. Mort prématurément à quarante-six ans après une attaque d’hémiplégie six ans plus tôt, Charles Bordes n’a pas eu le temps d’être reconnu comme le compositeur marquant qu’il aurait pu être. Son œuvre est essentiellement composée de mélodies pour piano ou orchestre et voix. Les quatre réunies dans Paysages tristes constitue le premier cycle de mélodies françaises consacré aux poèmes saturniens de Paul Verlaine. Ces mélodies forment un ensemble avec des thèmes récurrents dans un langage chromatique très expressif soulignant le côté crépusculaire des poèmes. C’est vraiment très beau et à découvrir sans tarder. Il en existe un enregistrement dans un disque remarquable regroupant œuvres pour piano et mélodies de Charles Bordes par Sophie Marin-Degor soprano, Jean-Sébastien Bou baryton et François-René Duchâble piano aux éditions Timpani : http://www.timpani-records.com/1c1196.php
Daniel Blackstone
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- Écrit par Daniel Blackstone
- Catégorie : Chant/Cantate/Voix
« Cette mélodie aux harmonies modernes écrite pour voix soprano avec accompagnement piano, décrit le triste parcours d’une larme née de la peine ressentie lors de la perte d’un enfant. » Le texte, écrit dans une prose poétique rythmée est de Rose-Marie Jougla elle-même et dédié à son frère. L’ensemble est lent et méditatif. Il demande évidemment une belle technique vocale. L’accompagnement de piano suggère discrètement le cheminement de la larme tandis que la voix suit au plus près les inflexions du texte. Laissons de nouveau la parole à l’auteur : « L’interprétation des musiciens demande beaucoup d’expression et de sensibilité afin de pouvoir restituer une ambiance particulièrement difficile, souhaitée. » Que dire de plus devant une œuvre si personnelle, sinon qu’elle a la qualité habituelle des œuvres de l’auteur ?
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- Écrit par Sophie Jouve-Ganvert
- Catégorie : Chant/Cantate/Voix
sur des poèmes du XVI ème siècle pour baryton et piano. Editions Delatour France DLT2734.
Le premier Lamento est composé sur un poème de Christofle de Beaujeu (1589). Cette mélodie offre la particularité de pouvoir être chantée indifféremment par une voix de femme ou par une voix d’homme. L’écriture musicale en est assez « classique » et sobre, mais fait usage de modulations surprenantes. On y voit la volonté de l’auteur de transcrire la douleur du poète. L’auteur n’hésite pas à citer le Voyage d’hiver (Das Wirtshaus) pour signifier l’approche de la mort. Le deuxième Lamento, sur un poème de S.G. de la Roque est écrit pour baryton afin de souligner le caractère sombre du texte. « Les images de la nature et du Styx, fleuve mythologique, sont rendues musicalement par des formules de gammes et d’arpèges ondoyants qui doivent peu à peu engloutir le chant ». Les sonorités étranges et pleines contrastent avec le dépouillement du texte. Le troisième Lamento, aussi écrit pour baryton, sur un poème d’Agrippa d’Aubigné décrit la fatalité (par les « accords inexorables du piano ») et l’espérance (« lyrisme du chant »). Le choix des accords provoque les changements d’atmosphère et de couleur, la « polytonalité » surprend, la simplicité rythmique met en valeur la force du texte.
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