Pierre Albert CASTANET : Quand le sonore cherche noise. Pour une philosophie du bruit. Préface de Daniel Charles : « Pour les noiseux ». Michel de Maule (www.micheldemaule.com). Schémas, index, table. 495 p. 30€
À la suite de Tout est bruit pour qui a peur (1999, rééd. 2007), cet ouvrage vient combler un réel manque dans les études en musicologie générale en enrichissant nos connaissances sur le statut musical du bruit. Ce livre était donc du pain bénit pour les candidats au Capes et à l’agrégation de musique en 2007 et 2008, tant il abreuve d’informations sur le bruit & la musique et agite de réflexions aussi nouvelles qu’inattendues. Inattendues ? C’est tout l’enjeu de cette bible : établir que cette attirance pour l’expérimentation du « son-bruit » anime les arts dès l’aube du XXe siècle et qu’aujourd’hui encore, sa « dramaturgie » met plus que jamais les créateurs, tous horizons confondus, sous tension. Avec, à l’appui, des descriptions précises de scènes
de confusions sonores et du son conçu comme « abjection », Pierre Albert Castanet n’hésite pas à s’engager sur les chemins escarpés d’une pensée érudite sur la « parasitose ». Il fait également une synthèse remarquable d’influences variées, depuis les futuristes italiens, jusqu’à Duchamp en passant par Varèse ou Cage, ces maîtres-empêcheurs de tourner en rond... Parfois secoué d’accès de fièvre en raison du sujet traité, ce livre pense le « bruit qui pense », et la vie sonore qui raisonne ici à pleins mots fait de cet ouvrage, par ailleurs savamment préfacée par le regretté Daniel Charles, un incontournable.