François NOUDELMANN : Le toucher des philosophes. Sartre, Nietzsche et Barthes au piano. Essai. NRF/Gallimard. 180 p., 16 €.
Il y aurait certes eu bien d’autres pianistes-philosophes à citer (Rousseau, Wittgenstein, Adorno, Jankélévitch…), mais Sartre, Nietzsche et Barthes sont emblématiques d’intimes contradictions. Si Sartre, par exemple, se plaisait à discourir sur Schönberg, Xenakis ou Stockhausen, c’est toujours vers Chopin ou Debussy – ses compositeurs de prédilection - que ses doigts l’entraînaient. Anti-modernisme inavouable ? Peut-être… « L’unité du moi est une construction qui masque des dissonances et des rythmes intimes avec lesquels nous ne cessons de composer » note fort justement François Noudelmann, philosophe lui-même, enseignant à Paris VIII. Et de développer la thèse selon laquelle les activités érotico-musicales intimes de Sartre, Nietzsche et Barthes contrevenaient étrangement à leurs préoccupations affichées. Iconoclaste et passionnant !