Jean-Luc LEROY : Les fonctions de la musique et de l'art. Bilan critique et esquisse théorique. Sampzon, DELATOUR FRANCE (www.editions-delatour.com ), 2016, BDT0102, 199 p. 24€.Pour traiter la fonctionnalité de la musique et des arts — la musique étant considérée comme un art —, l'auteur a recours à de nombreuses disciplines traditionnelles jusqu'aux plus récentes. Il fait appel à 450 références illustrant l'évolution de la Musicologie. D'abord : science historique, littéraire, technique (analyse, solfège, interprétation) se tournant vers l'esthétique (É. Souriau), la psychologie (R. Francès), l'anthropologie et l'ethnomusicologie (G. Rouget), la sociologie et l'épistémologie, la sémiologie (J.-J. Nattiez) ou encore la phénoménologie (E. Ansermet) puis vers les sciences cognitives, la musicologie, tributaire des « sciences

humaines », est aussi associée aux « sciences exactes » (acoustique, physique). Avec l'apport des neurosciences (neurophysiologie et neuropsychologie) et — dernière en date — de la biomusicologie (N. L.  Wallin), la voie est largement ouverte à une THÉORIE GÉNÉRALE DE LA MUSIQUE autour de la notion de beau (Ed. Hanslick) et de l'émotion (cf. « effet de vie » selon M.-M. Münch) qu'elle peut susciter. Cette publication s'impose comme un modèle de « perspective culturelle croisée ».

 

Jean-Luc Leroy a structuré son ouvrage en deux parties suivies d'un bilan critique. Dans son État de la question, il replace la musique dans la vie individuelle et collective et souligne son rôle : utilisation, apprentissage, outils de communication… La seconde partie concerne le fond du sujet : les fonctions et concepts de la musique en tant qu'art et dégage sa spécificité. En guise de conclusion, l'auteur procède à un bilan critique (cf. sous-titre) d'ordre méthodologique et théorique. Après cette vaste ouverture intradisciplinaire, il suggère des directions pour des recherches ultérieures : démarche ambitieuse et courageuse, investigations multiples à poursuivre.