- Détails
- Écrit par Jean-Pierre Robert
- Catégorie : Bayreuth
Il y eut le temps où l'on se plaisait à écraser le chapeau des vieux conservateurs : Wieland Wagner dans les années 60, Patrice Chéreau une bonne décade plus tard. Est désormais venu celui de l'interrogation en règle des volontés du maitre de céans. On fait appel aux iconoclastes de la scène allemande : Christoph Schlingensief, Jan Philipp Gloger, Frank Castorf... Quelques fois cela fait mouche (Hans Neuenfels pour Lohengrin, Stefan Herheim dans Parsifal). Dans d'autres, cela tombe à plat ou franchement à côté (Tannhäuser revu et corrigé par Sebastian Baumgarten). Signe des temps, c'est sans doute à Bayreuth qu'on peut voir ce qui se fait de plus avant gardiste, moderniste ou osé en matière de dramaturgie wagnérienne. Son statut de laboratoire reste plus vrai que jamais. Au point qu'on en vient à se demander : jusqu'où peut aller la volonté d'innover, de relecture au scalpel en détricotage, de relecture radicale en sévère déconstruction. Et c'est peut-être hors de la cité de Franconie élue par Wagner qu'il faut désormais chercher fortune, à Berlin par exemple, autre ville wagnérienne s'il en est. C'est qu'aussi sur la Verte colline les grandes voix s'en sont allées : les calibres dits wagnériens – synonymes non de force mais d'endurance et d'intelligence textuelle – et les autres.
Lire la suite : LE FESTIVAL DE BAYREUTH
- Détails
- Écrit par Jean-Pierre ROBERT
- Catégorie : Bayreuth
La 103 ème édition du célèbre festival allemand ne comportait pas de nouvelle mise en scène, pour éponger les coûts, nul doute exorbitants, du nouveau Ring inauguré en 2013. Tandis que le théâtre se refait une façade, de même qu'est rafraîchie la Villa Wahnfried, en ville, qui déjà dotée d'une nouvelle aile moderne, devrait offrir l'an prochain à la ville de Wagner un Musée digne du Maître. Le festival de Bayreuth demeure le lieu des plus audacieuses expériences en matière de mise en scène. Ce n'est pas nouveau, mais a atteint ces dernières années, depuis l'accession de Katherina Wagner et de Eva Wagner-Pasquier à la tête de l'institution, des sommets de hardiesse, accréditant largement l'idée de déconstruction des œuvres du maître de céans ; et sans doute celle de flatter un public en majorité germanique qui semble n'attendre que cela de la part de metteurs en scène allemands pour la plupart. Car sont convoqués un à un les enfants terribles de la scène berlinoise. Le Tannhäuser de Sebastian Baumgarten, transplanté dans le milieu du recyclage de biogaz, ou le Ring de l'iconoclaste Frank
Lire la suite : AU FESTIVAL DE BAYREUTH
- Détails
- Écrit par Jean-Pierre ROBERT
- Catégorie : Bayreuth
Le célèbre festival Wagner fête, cette année, sa centième édition. Toujours autant lieu de controverses, Bayreuth est sans doute un des baromètres de l'interprétation wagnérienne, du moins dans le domaine de la mise en scène. Car musicalement, les choses sont moins claires. Alors que la direction du festival avait prédit le retour des grandes voix sur la Colline verte, celles-ci tardent à répondre à l'appel. Il n'est pas rare d'entendre les œuvres du maître de céans interprétées de manière plus glorieuse ailleurs. Le temps béni où toute voix qui se respecte nantie du gabarit wagnérien mettait un point d'honneur à se produire au Festspielhaus est bien révolu.
Lire la suite : Le Festival de Bayreuth 2011
- Détails
- Écrit par Jean-Pierre ROBERT
- Catégorie : Bayreuth
Plus que jamais la scène de Bayreuth demeure un lieu d'expérimentation et les idées les plus hardies y ont cours. Certes, en leur temps, les mises en scène de Wieland Wagner faisaient figure de modernisme insolent tandis que le Ring du centenaire conçu par Patrice Chéreau provoquait quelque émoi. Mais on ne tarda pas à reconnaître leurs immenses mérites dont celui de fleurer le vrai théâtre. Puis les chefs de file du Regie Theater - Kupfer, Flimm, Guth, Marthaler, Schlingensief et autres Herheim - ont apporté leur lot de nouveauté. Qu'en est-il aujourd'hui ? L'avant garde s'y donne libre cours et la mise en scène devient un sujet de pure spéculation. Si le théâtre est un miroir de la société, le matérialisme de notre époque a-t-il besoin d'y être si étroitement représenté ? En tout cas, toute innovation ne vaut pas en tant que telle et en vient ici à buter sur le point essentiel de la cohérence.
Lire la suite : Le Festival de Bayreuth