Christoph GRAUPNER : For viola d’amore & more. ACTE PRÉALABLE (www.acteprealable.com ). DVD APV002. 2018. TT : 90’ 47.
L’infatigable directeur du Label polonais a consacré ce DVD de plus d’une heure 30 à la recrudescence d’intérêt pour la viole d’amour et la remise à l’honneur du compositeur saxon Christoph GRAUPNER. L’instrument très prisé aux XVIIe et surtout XVIIIe siècles comportait 7 cordes mélodiques et 5 à 7 — voire davantage — cordes « sympathiques » (cordes en métal passant sous les cordes frottées vibrantes par sympathie, sans les toucher, dès qu’on actionne les premières cordes). On compte parmi les compositeurs pour cet instrument Heinrich Biber, A. Vivaldi, J. S. Bach, J-M. Leclair, Joseph Haydn…
Christoph GRAUPNER (1683-1760), contemporain notamment de J. S. Bach, est né à Hartmannsdorf (Saxe) en 1683. Il étudie le droit à l’Université de Leipzig, achève sa formation musicale auprès de Johann Schelle et de Johann Kuhnau, cantors à l’église Saint Thomas. En 1700, fuyant l’invasion de la Saxe par les Suédois, il s’installe à Hambourg. Il devient maître de chapelle à la Cour de Hesse-Darmstadt, y demeurera jusqu’à sa mort en 1760, refusant le poste de Cantor à Leipzig à la faveur de J. S. Bach. Le DVD permet d’assister à l’interprétation de 4 Concertos du compositeur allemand, en 4 mouvements contrastants : le Concerto pour viole d’amour, viole et orchestre en Ré majeur (GWV — Graupner-Werk-Verzeichnis — 317) ; pour viole d’amour, flûte et orchestre en Ré majeur (GWV 725) ; pour viole d’amour, viole et orchestre en La majeur (GWV 339) et celui pour viole d’amour et orchestre (GWV 314), en 3 mouvements. À noter le Concerto pour viole d’amour et orchestre « dans le style baroque » du compositeur polonais Jerzy Dobrzanski (1928-1998).
Donald Maurice s’illustre par sa maîtrise de l’instrument vedette, aux côtés de Marcin Murawski (viole), d’Ewa Murawska (flûte), de l’Orchestre Ars Longa, tous placés sous la baguette précise d’Eugeniusz Dabrowski. Un double mérite à Jan A. Jarnicki pour ce double coup de cœur rendu à la viole d’amour et à Christoph Graupner (dont l’étoile avait tant pâli sous le firmament du Cantor de Leipzig).
Édith Weber