La version historique (1984) de référence de cet important Recueil de Motets interprétés par le Chœur de garçons de Hanovre, sous la direction de son fondateur Heinz Hennig (1927-2002), vient de reparaître remasterisée en 2018, sous le Label leipzicois RONDEAU PRODUCTION, soit 34 ans après. L’œuvre a aussi fait l’objet, dans le cadre de l’Intégrale Schütz (28 vol.), du Volume 1, aux Éditions Carus (2009), avec le Dresdner Kammerchor sous la direction de son fondateur (en 1985), Hans Christoph Rademann (né en 1965). La comparaison des conceptions et parti-pris esthétiques des deux chefs, du Knabenchor Hannover (avec notamment le jeune soprano Sebastian Hennig) et du Dresdner Kammerchor est donc désormais possible.

Rappelons que H. Schütz (1585-1672), né un siècle avant J. S. Bach, est mort un siècle après Claude Goudimel. Il a été considéré comme le « père de la musique allemande » et musicus poeticus. Écrits respectivement à 5, 6 et 7 voix, ses 29 Motets (1648) marquent la fin de l’interminable Guerre de Trente Ans (1618-1648) avec toutes ses conséquences.

Ils traduisent la grâce de Dieu, la Paix, la confiance, les larmes, l’amour divin, la consolation, la Nativité. Heinz Hennig avait fait appel à des solistes triés sur le volet, son Chœur de garçons très appliqués s’investissant pleinement dans le sens des paroles : la version de référence à réécouter de ce monument de la musique luthérienne.
Édith Weber
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