Eric Pénicaud, Les 4 saisons d’un musicien ermite, Musique de chambre et pièces solistes autour de la guitare, Paraty 112111, TT : 54’16

 

Dans ce CD contenant 11 titres, nous commençons par : Jusqu’en notre exil tu murmures, une pièce de 8’44 pour le Quatuor Vocal Unité, avec Christian Nadalet à la direction, Maitane Sebastian au violoncelle, Sébastien Linares et Nicolas Lestoquoy à la guitare. Cette première pièce est assez épurée avec plusieurs effets de dissonances comprenant des plages ambiantes d’atmosphères plaintives assez austère. La deuxième pièce qui est pour guitare solo s’intitule Improvisation sur la Sarabande. Elle est jouée par Sébastien Linares et dure de 3’10. On y trouve un tout autre style, plus mélodieux et envoûtant. On a ensuite Vertige de la Siguiriya écrite pour « Samuelito » qui pour ce faire, a enregistré 5 voix superposées sur guitares, palmas, cajon et djembé. Dans Improvisation 17 à 21 d’une durée de 7’54, on trouve la pièce phare de ce disque : les quatre saisons d’un ermite qui commence par l’hiverNativité musicale ; puis PrintempsUne saison aux Embiez ; Eté – Baptême en eau de mer, aux aurores ; Automne – Temps de la transmission, et du partage pour le duo Cordes et âmes avec Sarah Chenal au violon et Olivier Pelmoine à la guitare. Vient après Parabole créole version guitare à 6 cordes (4’00), interprétée par Thimothée Vinour-Motta. Le nuage d’inconnaissance joué par le quatuor à cordes Sine Qua Non et par Olivier Pelmoine à la guitare (8’24). Et pour terminer : Puis le Rayon vert (5’41) interprété par Samuelito à la guitare.
Un cd varié aux couleurs multiples à découvrir absolument. On notera en plus de la grande qualité d’écriture de cette musique, des musiciens de références. Il y a dans cet enregistrement un brassage de styles faisant référence à la fois à la musique polyphonique issue de la période de la renaissance, mais également au flamenco et aux musiques improvisées, qui nous renvoient à une caractéristique identitaire chère à la guitare. La prise de son est remarquable et le travail d’équilibre entre les différentes voix ne fait que servir d’avantage une musique peu orthodoxe qui mérite la plus grande attention!
Lionel FRASCHINI
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Great Encounters, Adam Bałdych, Krzysztof Herdzin, Adam Pierończyk, Adam Sztaba, Orchestre de chambre AUKSO, dir. Marek Moś, Anaklasis (www.anaklasis.pl), ANA 075, TT : 69’44

 

L'album Great Encounters découle de l'initiative des éditions PWN de marquer leur 75e anniversaire. À cette occasion, le label polonais propose une réflexion sur les grands noms de la musique du pays et rend hommage à Fréderic Chopin, Henryk Wieniawski, Stanisław Moniuszko, Karol Szymanowski et Ignacy Jan Paderewski. Chacune de ces imminentes figures de la musique classique est honorée par des recréations stylistiques réalisées par quatre jeunes compositeurs ayant une solide expérience de la musique de jazz : Adam Bałdych, Krzysztof Herdzin, Adam Pierończyk, Adam Sztaba.
La pièce qui ouvre l’album - Kuyawiak, pour violon, piano, cymbalum et orchestre à cordes, du compositeur et violoniste Adam Bałdych - est une réélaboration du style romantique et lyrique de Henryk Wieniawski dans un contexte éclectique et postmoderne. Des éléments de jazz, de pop, de musique de film et de folk sont assemblés avec des fragments mélodiques du morceau d’origine, dans un paysage sonore qui évoque la diversité culturelle de la Pologne.
Les deux contributions suivantes de l'album, pour piano et orchestre à cordes, sont issues de la plume de Krzysztof Herdzin. La première, Passeggiata Notturna, est un hommage à Paderewski et à son nocturne op.16 N° 4. L'atmosphère impressionniste, mystérieuse et harmoniquement intriquée attire l'attention par l'incorporation transparente du début des Nuages de Debussy. La seconde, Senza Scherzare, un hommage à Chopin, présente une improvisation virtuose et jazzy du piano sur un ostinato rythmique assuré par l'orchestre à cordes qui évoque le style de John Adams. Le climat minimaliste fait bientôt place à une relecture du Scherzo N°2 op.31 de Chopin. La manière dont Heredzin alterne différents styles et les juxtapose avec la virtuosité pianistique nous ramène (même si ce n'est pas intentionnel) à l'esprit satirique des compositions néo-classiques de Stravinsky et Erik Satie.
Le saxophoniste Adam Pierończyk jette une nouvelle lumière sur l'étude de Karol Szymanowski dans un style free-jazz très réussi.
L'album se termine par un cycle de trois chansons d'Adam Sztaba, ŁeMkONIUSZKO, qui paraphrase des chansons de Stanisław Moniuszko.
Nous saluons le travail des musiciens, tant classiques que jazz, qui ont parfaitement réussi à faire cette passerelle audacieuse entre les styles et fondre leurs sonorités respectives. L’encart du cd est riche en informations sur le projet, les compositeurs et les interprètes. Le travail de mixage et de mastering aboutit à un disque au son cristallin.
En somme, Great Encounters est un excellent ajout à la collection des amateurs de fusion du le jazz, de la musique classique et d'une esthétique post-moderne.
Charles DE PAIVA SANTANA
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Orchestre Pasdeloup, POLISH HEROINES OF MUSIC, ANAKLASIS - ANA 014 SOUNDS, 2021, TT : 63:54

Devant la nécessité d’écouter la voix et l’oeuvre des femmes compositrices d’aujourd’hui, l’orchestre Pasdeloup dirigé par Marzena Diakun et ses musiciens hors-pair sort chez Anaklasis le CD Polish Heroines of Music (« Héroines de la musique polonaise ») comprenant des œuvres orchestrales d'Elżbieta Sikora, Hanna Kulenty, Grażyna Bacewicz et Agata Zubel.
L’orchestre Pasdeloup, présidé par la violoniste Marianne Rivière - la seule femme directrice d’orchestre en France - est le plus ancien orchestre de France (fondé en 1861) à se produire régulièrement en France comme à l’étranger.
En hommage subtil à la claveciniste Wanda Landowska (1879-1959) Sonosphère V d’Elżbieta Sikora conjugue la modernité électrique à la tradition acoustique grâce au jeu époustouflant du guitariste jazz Misja Fitzgerald Michel. L’oeuvre s’inscrit dans un cycle débuté en 2013 par la compositrice.
Aisthetikos de Hanna Kulenty, interprété par le saxophoniste Bartłomiej Duś et la pianiste Magdalena Duś, est un duo mystique d’une sonorité enveloppante porté par un fond d’orchestre discret en dialogue intime avec les solistes.
Contradizione est un classique de l'éminente compositrice et virtuose du violon Grażyna Bacewicz, également pianiste et écrivain chevronnée. Créée en 1966, cette oeuvre mystérieuse pour orchestre de chambre est bourgeonnante d’expressions musicales fortes et diversifiées.
In the Shade of an Unshed Tear d’Agata Zubel tente d’explorer les possibilités d’un orchestre beethovenien dans la musique contemporaine. Dans une palette dynamique de piano, l’orchestre énigmatique donne à entendre des couleurs déchirantes où la dissonance culmine jusqu’à l’éclat.
http://www.anaklasis.pl/en/katalog.html https://www.youtube.com/watch?v=JRQqS_QzMdw&list=OLAK5uy_mr0XcAZ5tAPXBlc9Xn8BDOnOyevhF2qGw
Anthony MONDON
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Hollandse Fragmenten: Early Dutch Polyphony, Diskantores / Niels Berentsen, MUSO, MU-042 (www.muso.mu), TT : 66'

Comme son nom l’indique, la nouvelle livraison du label MUSO sort des sentiers battus en proposant un assortiment original de pièces essentiellement polyphoniques composées au tout début du XV e siècle aux Pays-Bas. Les vingt pièces ici réunies proviennent de fragments divers, conservés dans les bibliothèques universitaires d’Utrecht, Leyde et Amsterdam. On y trouve des musiques religieuses, plains-chants et polyphonies mesurées, autant que des chansons et des solos d’orgue. Le latin y côtoie le moyen néerlandais, voire un peu de français et d’allemand. À part quelques noms connus (Martinus Fabri, Hymbert de Salinis et Oswald von Wolkenstein), la plupart de ces compostions sont anonymes. Comme souvent, à une époque où la polyphonie était éditée en parties séparées, plusieurs pièces sont lacunaires et ont dû faire l’objet de restaurations et de restitutions sophistiquées. Il y a même un grand Salve médiéval complètement métamorphosé par d’audacieuses ficta ! Servie par une prise de son de qualité, cette collection agréablement variée est interprétée avec virtuosité par le jeune ensemble vocal néerlandais Diskantores (deux ténors et deux contre-ténors), et Jacques Meegens à l’orgue. La direction en est assurée par le talentueux chanteur et musicologue Niels Berentsen, professeur à la Haute École de Musique de Genève, expert de cette longue période musicale à cheval entre Moyen Âge et Renaissance, et spécialiste des techniques d’improvisation polyphonique de cette époque.
Daniel SAULNIER
Centre d’études supérieures de la Renaissance (Tours)
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Gaëlle Solal, Tuhu, Eudora Records, Distribution : Distrart Musique, EUD-SACD-2003, TT : 59’07, Compositions de Villa-Lobos, Roland Dyens, Pixinguinha, Ernesto Nazareth, Guinga, Tom Jobim, Egberto Gismonti et Garoto

La guitariste française Gaëlle Solal, formée au CNSM de Paris et à la Hochschule de Cologne, lauréate de plus de douze prix nationaux et internationaux, installée à Bruxelles, nous offre avec son nouvel album un programme chaleureux et cohérent autour du Brésil et du compositeur brésilien Heitor Villa-Lobos (1887-1959). Le CD s'ouvre avec Tuhu, quatrième mouvement de l'Hommage à Villa-Lobos, composé par l'incontournable Roland Dyens (1955-2016), ancien maître de la guitariste. Le titre, qui donne son nom à l'album (Tuhu était le surnom d'enfance de Villa-Lobos), est abordé avec un traitement rythmique enthousiasmant ajouté à une clarté expressive. Dans la seconde piste, Gaëlle Solal propose une version sobre et oxygénée du classique populaire brésilien, Carinhoso, de Pixinguinha (1897-1973). L'album consacre sept des 14 titres aux partitions de Villa-Lobos, dont les favoris Choros n.1, Prelúdios n.2 et n.3, en plus des deux premiers mouvements de la Suite Populaire Brésilienne. Mazurka-Chôro, piste numéro cinq, se distingue par la réincorporation d'une introduction à la pièce récemment découverte par le musée Villa-Lobos de Rio de Janeiro. Il est bien relié, dans une atmosphère de nostalgie, à Tristorosa, également de Villa-Lobos. Avec Saudade n°3, composé par Dyens, l'album explorera d'autres paysages, notamment le son caractéristique de la musique du nord-est du Brésil. L'album comporte également Brejeiro du compositeur Ernesto Nazareth (1863-1934), dans une version qui fait référence à la spontanéité des « cercles de choro » que la guitariste a fréquentée à partir de son voyage au Brésil en 2009.
Le CD s’achève par les Lamentos do Morro, une pièce festive et ensoleillée du compositeur populaire Garoto (1915-1955). Également disponible sur des plateformes de streaming, Tuhu est distribué sous digipak, avec un généreux encart d'information en anglais et en français. Distribué sous forme de CD hybride SACD et MQA-CD, il constitue donc une proposition attrayante à la collection des amateurs audiophiles.
Charles de PAIVA SANTANA
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LE BLEU DU CIEL, mise en musique : Régis Campo, mise en image : Edouard Taufenbach, Filigranes Éditions (www.filigranes.com), TT : 38’44

Un objet absolument hors du commun réalisé dans le cadre du projet de création « Prix Suisse Life à 4 mains » par Régis Campo, compositeur et Edouard Taufenbach, photographe. Un livre leporello1 qui peut se lire et relire en boucle. D’un côté on découvre les photos des hirondelles sur un fond de ciel dont les nuances de couleur changent entre gris, beige, bleu, prises lors du séjour d’Edouard Taufenbach à la villa Médicis. De l’autre, le texte qui présente les valeurs que le jury a mis en place pour l’attribution du prix de l’année 2020, à savoir : l’audace, la générosité, la liberté. Il y a aussi un entretien croisé avec les deux artistes qui nous invitent à plonger dans un voyage entre leurs deux univers et veulent nous amener à découvrir les mêmes émotions, réflexions à travers leurs langages respectifs : la photographie et la musique. Les esquisses qui tracent des vols d’hirondelles superposées aux esquisses des partitions complètent le livre, en font encore une œuvre d’art à part.
Régis Campo raconte qu’il a été contacté par Edouard Taufenbach, via son compte Instagram ! Au mois de janvier 2020 leur projet a été choisi parmi 128 candidats et a reçu carte blanche de la Fondation Suisse Life pour sa réalisation.
Le travail a occupé les deux artistes pendant les longues semaines du confinement entre mars et mai, en échange virtuel entre Rome et Paris.
L’enregistrement de la musique a pu avoir lieu au mois de juillet au Studio de Meudon et au Studio Taylor. Régis Campo s’est éloigné volontairement de son champ esthétique habituel, vers un style qui évoque la musique de film, pop ou encore électro. Le disque contient cinq titres dont chacun est dédié à une personnalité. Le deuxième, le plus long (12’06) rend hommage à Ennio Morricone, décédé pendant la réalisation du projet, dont Régis avoue connaître sa musique depuis l’âge de trois ans. Son titre : Rondini (hirondelles en italien), fait aussi l’allusion à ville de Rome tant aimée par Morricone.
L’emploi des sons, parfois surprenants, comme des sifflements, des battements du cœur, caquètements, miaulements…et en même temps l’aspect très orchestrale, typique du compositeur, produisent une musique très illustrative, extrêmement riche en couleurs et en émotions.
Les prises du son ont été effectuées dans des règles d’une production pop, soit en superposant plusieurs pistes. Il faut ici souligner le travail remarquable d’Arthur Dairaine qui a assuré non seulement des partis de nombreux instruments, mais aussi la programmation des sons électroniques, le mixage et le montage. Mais tous les artistes unis dans la réalisation méritent d’être applaudis : Mylène Ballion - mezzo-soprano, Cyril Constanzo - contre -ténor et baryton, Valentin Marinelli - violon, Yoko Yamada - toy piano et moulin à musique, Régis Campo - sifflements, Samy Bouvet - ingénieur du son, sans oublier une petite chatte nommée Lola !
Une œuvre d’art à découvrir absolument et sans tarder, car tirée en seulement huit cent trente exemplaires !

1 Livre accordéon, dont la forme fait l’allusion à Leporello, le valet de Don Giovanni dans l’opéra de Mozart, qui présente à Donna Elvira la liste des conquêtes de son maître, pliée en accordéon, soit une liste sans fin.

https://www.filigranes.com/livre/le-bleu-du-ciel/
https://www.youtube.com/channel/UCwVIdxGZiHa0kmIUFg8uD9A
https://www.facebook.com/regis.campo
twitter : @Regiscampo
Instagram : @regiscampo.oficial, @edouardtaufenbach
https://www.swisslife.fr/Le-Groupe/Fondation-Swiss-Life/Soutenir-la-creation

Anna Maria BARBARA
© L'ÉDUCATION MUSICALE 2021

Quintette Aquilon, Vincent David, Saisons, Piazzolla, Barber, McDowall, Tomasi, KLARTHE Records (www.klarthe.com), TT : 64’39

Un disque pas comme les autres. Les cinq musiciennes : Marion Ralincourt, flûte, Claire Sirjacobs, hautbois, Stéphanie Corre, clarinette, Marianne Tilquin, cor et Gaëlle Habert, basson, ont pris l’engagement de rendre hommage à la nature et aux femmes. Le choix du programme autour des quatre saisons évoque la question du dérèglement climatique et met en valeur les compositions de Henri Tomasi (1901- 1971) : Printemps pour sextuor à vent avec la participation du saxophoniste Vincent David, celle de Samuel Barber (1910 - 1981) : Summer music, de Jennifer Higdon (1962) : Autumn music, et de Cecila McDowall (1951) : Winter music. Le tout intercalé par Estaciones Porteñas d’Astor Piazzolla (1921 – 1992), dont la version originale pour violon, piano, guitare électrique, contrebasse et bandonéon, est arrangée ici pour quintette à vent. Les jeunes femmes sont parfaites dans leurs interprétations techniquement irréprochables, réfléchies, naturelles, juvéniles. Le disque est lui-même « emballé » dans une pochette respectant l’environnement : fabriquée en carton brut et papier recyclé, impression minimaliste, sans cellophane. Et la cerise sur le gâteau…ou plutôt le goût du miel qui s’annonce : une feuille de papier ensemencé de graines de fleurs mellifères à planter est glissée à l’intérieure. De quoi éveiller tous les sens !
https://www.quintette-aquilon.com/ https://www.youtube.com/user/quintetteaquilon
Anna Maria BARBARA
© L'ÉDUCATION MUSICALE 2021

 

F. Scarlatti, A. Scarlatti, F. Geminiani, A. Corelli, Concerto Grosso émigré british isles, {oh!} Orkiestra Historyczna, Martyna Pastuszka, MUSO (www.muso.mu), mu-030, TT : 63’56

L’ensemble baroque polonais {oh!} Orkiestra Historyczna et sa fondatrice Martyna Pastuszka invitent l’auditeur à un voyage dans les îles britanniques du 18 ème siècle où les musiciens italiens trouvaient souvent une satisfaction artistique et pécuniaire plus facilement que sur le continent. Un bel hommage aux maîtres italiens reconnus, tel Francesco GEMINIANI(1653-1762), dont la Sonate pour violon op.1 N°1 dans l’arrangement de Charles Avison est interprété ici avec brio, ou Arcangello CORELLIavec sa Sonate op 5 N°3 où GEMINIANIapparait cette fois-ci comme arrangeur. La place la plus importante est réservée aux Goncerti grossi Nos 1, 2, 3, 4, 8 et 9 du compositeur Francesco SCARLATTImoins connu que son frère, le célèbre Alessandro. Les musiciens se sont servis de l’édition de six concerti les plus magistraux, publiée par A-R Editions comme source pour cet enregistrement. Leur interprétation très dynamique, soignée dans les choix de timbres, de nuances et d’agogiques offrira au public un moment musical captivant. Le disque, édité avec l’élégance, est doté d’une notice très explicite et documentée, rédigée par Martyna Pastuszka et traduite en français et en anglais.
https://www.youtube.com/user/OrkiestraHistoryczna
Anna Maria BARBARA
© L'ÉDUCATION MUSICALE 2021

 

Nikolaus Harnoncourt dirige Schubert à Graz, juillet 1988 (enregistrement inédit)

Nikolaus Harnoncourt avait le don d'exaspérer ceux qui pensaient que la musique du début du romantisme allait dans une certaine direction — celle qui correspondait à ce qu'ils avaient entendu toute leur vie au concert. Ils connaissaient le chemin d'une symphonie de Schubert, pouvaient anticiper chaque tempo et sentir, comme une couverture confortable, l'équilibre dans le phrasé et entre les instruments. Malheureusement pour eux, mais heureusement pour Schubert, cela n'intéressait pas Harnoncourt le moins du monde. Avec le Chamber Orchestra of Europe, il entreprit de tout examiner sous un jour nouveau. Pour faire une analogie, si la plupart des chefs d'orchestre sont des conservateurs de musée qui accrochent les tableaux dans des endroits familiers et à l'occasion en exhume des réserves, lui était un restaurateur : il enlevait des décennies de crasse et de vernis pour arriver aux coups de pinceaux d'origine et utilisait le rayonnement infrarouge pour inspecter, sous la version achevée, les ébauches de l'artiste et ses premières idées.Une fois son travail de restauration terminé, la symphonie apparaissait comme une lumineuse surprise : dépourvue de sa familiarité, déconcertante, certes pas du goût de tout le monde, mais impropre à écouter d’une oreille distraite en musique de fond
Simon Mundy
© 2020 International Classical Artists Ltd
© L'ÉDUCATION MUSICALE 2020

 

Philippe CHAMOUARD : Les Oiseaux de solitude. INDESENS (www.indesens.fr ). IND133. 2020. TT : 55’ 53.

Philippe CHAMOUARD (né en 1952 à Paris), musicien musicologue (études de piano avec Guy Lasson, de composition avec Roger Boutry, puis docteur de l’Université Paris-Sorbonne), poète prolifique encouragé par Olivier Messiaen, ne se réclame d’attache à aucune école. Ses partitions connaissent une incroyable diffusion internationale. Pour ses œuvres concertantes, il fait appel entre autres au vibraphone, aux instruments traditionnels, mais aussi à la harpe celtique, au koto japonais ou encore aux voix... Dans sa musique de mouvance néoclassique, poésie et densité spirituelle sont en osmose, comme c’est aussi le cas de ses disques : Le Vagabond des nuages, Le Manuscrit des étoiles.
Cet enregistrement regroupe des œuvres de chambre pour intrumentarium diversifié illustrant son univers sonore si personnel : intimité suspendue avec les 3 Crystaux (J.-Fr. Durez au vibraphone) ; merveilleux abandon au cœur des 3 Madrigaux d’été (M. Löhr, violoncelle, M.-Cl. Langlamet, harpe) ; équilibre piano (L. Marschal) / flûte (V. Lucas) enchanteur au cœur des 4 Polymnia. Nocturnal met en scène un piano (A. Ouvrard) et un saxophone (N. Prost) constamment à l’écoute. Enfin, Les Oiseaux de solitude sont magistralement interprétés par le Quatuor Joachim. Luxe, calme, volupté...
Édith WEBER
© L'ÉDUCATION MUSICALE 2020

 

Giuseppe TARTINI : Les dernières Sonates (violon et violoncelle). VERTIGO. MUSO (www.muso.mu ). Mu-040. Diffusion : Sylvie Valleix (Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.) 2020. TT : 79’ 45.

Ces 5 dernières Sonates inédites pour violon et violoncelle de Giuseppe TARTINI (1692-1770), respectivement en la mineur, La majeur, majeur, mineur et majeur, sont interprétées sur des instruments historiques par David Plantier et Annabelle Luis. Le disque paraît pour le 250e anniversaire du musicien italien. Les deux interprètes — formés pour le premier à la Schola Cantorum de Bâle et la seconde, au CNSM de Lyon — privilégient le caractère cantabile ; ils font preuve d’une technique et d’une virtuosité exceptionnelles. À noter en priorité les mouvements lents chantants et expressifs : grave, andante, cantabile (plage 22), mais aussi le jeu précis dans ceux issus du menuet et de la gavotte. Bel hommage au maître de Padoue.
Édith WEBER
© L'ÉDUCATION MUSICALE 2020

BRAHMS (1833-1897) : Symphonies. Wiener Symphoniker. Ws 021. 2020. SONY MUSIC. Diffusion Laurent Worms (Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. ). Coffret 4 CD : TT : 45’ 26 ; 43’ 23 ; 35’ 57 ; 39’ 19.

Philippe Jordan (né en 1974 à Zurich), fils du chef Armin Jordan, est directeur musical de l’Orchestre de l’Opéra de Paris et des Wiener Symphoniker, et a dirigé de prestigieuses formations internationales. Nommé meilleur chef d’orchestre (International Opera Awards 2017), après l’intégrale des Symphonies de BEETHOVEN, il poursuit ses enregistrements sur le vif avec les 4 de Johannes BRAHMS. Chaque CD est consacré à une œuvre. Le compositeur y prend ses distances avec Richard Wagner. Les Wiener Symphoniker (que Philippe Jordan dirige depuis 2014) se sont imposés de longue date par leur paysage sonore, leur extrême rigueur et leur haute musicalité. Ils réservent un sort royal à ces Symphonies très contrastées.
La première, en do mineur (op. 68) — qui n’est pas une œuvre de jeunesse — mettra par scrupules vingt ans à germer. La deuxième, en majeur (op. 73), remontant à 1877, plus accessible, enchantera le public viennois. La troisième, en Fa majeur (op. 90), surnommée par Hans Richter « l’Héroïque », connaît dès 1883 un triomphe européen qui sera partagé jusqu’aux Etats-Unis. Deux ans plus tard, la quatrième, en mi mineur (op. 98), pleine de nostalgie, se tourne vers le passé et rend hommage au Cantor de Leipzig. Elle suscitera le même enthousiasme. Philippe Jordan maîtrise parfaitement l’ensemble de la palette expressive brahmsienne. À entendre et réentendre.
Édith WEBER
© L'ÉDUCATION MUSICALE 2020

 

Le code de la route. Hommage à Boris VIAN. MUSO (www.muso.mu). mu-038. Diffusion : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.. 2020. TT : 63’ 17.

Boris VIAN (Ville d’Avray, 1920-Paris, 1959), Ingénieur formé à l’École centrale, a déployé des talents dans de nombreux domaines artistiques et pris une part très active aux mouvements d’avant-garde à Saint-Germain des Prés, dans les années 1950. La joyeuse bande des Lunaisiens : Arnaud Marzorati (baryton, direction), Agathe Peyrat (soprano, ukulele), Fabien Norbert (trompette), Pierre Cussac (accordéon, bandonéon) Raphael Schwab (contrebasse) a réalisé un hommage original au maître de l’originalité. 10 chansons sur 18 sont de ce compositeur-écrivain-journaliste-critique musical... Le titre du CD fait écho à la dernière chanson présentée, vaste, pleine de gouaille, d’allusions sonores, de clins d’œil : « Tout conducteur doit constamment rester maître de sa vitesse… », avec fragments parlés, chantés, onomatopées, ritournelles. L’imagination au pouvoir.
Édith WEBER
© L'ÉDUCATION MUSICALE 2020

 

BACH / PAGANINI / YSAŸE. Andrey Baranov : Solo Volume 1. MUSO (www.muso.mu). mu-039. Diffusion : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.. 2020. TT : 60’ 42.

Andrey Baranov, violoniste, élève de Pierre Amoyal, Lauréat (2012) du Concours Reine Elisabeth ainsi que de nombreux Prix internationaux, est le Premier violon du prestigieux David Oistrakh Quartet. Dans ce volume 1 de son enregistrement en soliste, il convie les mélomanes à le rejoindre pour trois siècles de modernité violonistique autour de 3 figures de référence. Johann Sebastian BACH, avec sa Partita n°1 en si b mineur (BWV 1002, Cöthen, 1720), forte de ses Allemande, Courante, Sarabande et Gigue (au tempo de bourrée), chaque danse étant agrémentée de son Double. Il poursuit avec les deux mouvements : Ballade. Lento molto sostenuto – Allegro in tempo giusto con bravura de la Sonate n°3 en ré mineur (op. 27), composée en 1923 par Eugène YSAŸE (1858-1931), dédiée à Georges Enesco, requérant simultanément intériorité et bravoure. Le CD conclut avec 7 des 24 Caprices de l’op. 1 (1802-1817) de Niccolo PAGANINI (1782-1840) qui permet au virtuose de donner à son Violon Crémone (1758) toute sa mesure. Une magistrale restitution de pages marquantes du répertoire du violon écrites respectivement au début des XVIIIe, XIXe et XXe siècles.
Édith WEBER
© L'ÉDUCATION MUSICALE 2020

 

Juliusz WERTHEIM : Songs 1. ACTE PRÉALABLE (www.acteprealable.com ). AP0461. 2020. TT : 52’ 10 ; Songs 2. AP0462. 2020. TT : 68’ 15.

Juliusz WERTHEIM (1880-1928) est un compositeur, chef et pianiste polonais d’origine juive et converti au Luthéranisme. Il prend des leçons de piano en 1893, étudie la composition à Berlin et le piano, puis à nouveau au Conservatoire de Varsovie. A composé 4 Symphonies, de nombreuses œuvres de piano et des chants. A influencé Arthur Rubinstein pour l’interprétation de Chopin. Il a enseigné à l’Académie de musique de Gdansk. Il décèdera en dirigeant le Prélude des Maîtres chanteurs, le 6 mai 1928, à Varsovie. Le Label polonais ACTE PRÉALABLE, après un CD consacré à ses œuvres pour piano, consacre, en premier enregistrement mondial, deux CD à son répertoire vocal.
Krzystof Bobrzecki (baryton) a obtenu, en 2008, le titre de Docteur en chant à l’Académie S. Moniuszko de Gdansk et interprété le rôle titre dans Le Manoir hanté de S. Moniuszko. Pianiste attitrée du Label Acte préalable, Anna Mikolon, Lauréate de nombreux Concours internationaux, après ses études à Gdansk achevées par un diplôme postdoctoral en musique de chambre. Professeur à l’école de musique de cette ville, excellente pédagogue, elle a écrit une monographie (2011) sur le langage musical de Chostakovitch. Sa discographie s’avère très fournie. Tous deux se mettent talentueusement au service de leur compatriote Juliusz WERTHEIM.
Le premier disque comprend 4 Chants (op. 8) de caractère plaintif, dont Je ne sortirai plus désormais à la clarté du jour, 4 Chants (op. 10) descriptifs et automnaux (par exemple La nuit au clair de lune en septembre) ainsi que 7 Chants (op. 16) relatifs à la nature (soleil, neige…). Le second disque — chanté tout en allemand — s’ouvre sur la lyrique Liebesahnung (Prémonition d’amour), suivi de 4 Chants pour voix solo avec accompagnement piano dont Le mois de Mai est arrivé de Heinrich HEINE. Les 24 Chants pour voix solo et piano (op. 15) sur des thèmes variés du poète autrichien Peter ROSEGGER (1843-1918). Une immersion (plus de 2 heures) dans la musique vocale de Juliusz WERTHEIM : avis aux amateurs.
Édith WEBER
© L'ÉDUCATION MUSICALE 2020

Paris – Los Angeles. MILHAUD – MOZART - ZEISL. HORTUS (Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.). HORTUS 189. 2020. TT : 59’ 33.

Le violoniste français Ambroise Aubrun, ayant commencé ses études de violon à Nice, les poursuit au CNSMDP, puis à l’Université de Californie et enfin à la Colburn School (Los Angeles), est lauréat du prix Charles Oulmont de la Fondation de France et de la Fondation Langart. Il enseigne le violon à l’Université du Nevada à Las Vegas, est soliste de l’Orchestre Philharmonique de Los Angeles et aussi chambriste. Le pianiste Steven Vanhauwaert a étudié au Conservatoire Royal de Bruxelles, puis s’est perfectionné à l’Université de Californie du Sud. Lauréat de plusieurs Prix internationaux, il s’attache à faire découvrir un répertoire moins connu.
Eric ZEISL (Vienne, 1905-Los Angeles, 1959), compositeur autrichien naturalisé américain en 1945. De confession juive, il est taxé de « musicien dégénéré » par le régime nazi et il quitte l’Autriche peu après l’Anschluss, (échappant ainsi à la mort contrairement à une partie de sa famille, victime des camps de concentration), pour Paris où il se lie d’amitié avec Darius Milhaud, puis s’installe en Californie, où il enseignera et composera de la musique tonale, notamment au Brandeis-Bardin Institute (sa Sonate lui est dédié) et à la Huntington Hartford Foundation. Le CD débute par son Menuchim’s Song (1939) et s’achève avec sa Brandeis Sonata for violin and Piano (1949) suivi du premier mouvement de sa Suite for Violin and Piano (op. 2) intitulé Zigeunerweise — à la manière tzigane — (1919) en première mondiale.
Darius MILHAUD (1892-1974), également épinglé « artiste dégénéré », quitte la France en 1940 pour la Californie où, jusqu’en 1947, il enseignera la composition au Mills College d’Oakland. Le Duo rend remarquablement les multiples chatoiements de sa Sonate pour violon n°2 (1917). Il est tout aussi à l’aise avec l’esthétique classique, dans la Sonate pour Piano et Violon en mi mineur K.304/K.300c (1778) de W. A. MOZART, œuvre que prisait Eric ZEISL. Un disque-hommage à l’amitié entre deux musiciens, admirablement mise en œuvre par deux interprètes de premier rang.
Édith WEBER
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Voies[x] de femmes. DIGRESSIONEmusic. Distribution : www.bs-artist.com. DCTT105. 2020. TT : 64’ 52.

Jouant phonétiquement sur le jeu de mots : voies/voix et la promotion des femmes compositrices et interprètes, cette production entièrement italienne intriguera les mélomanes curieux ou les surprendra, à plus d’un titre. Au cours des 27 pièces brèves de Tiziana de Carolis cohabitent Jean de La Fontaine, Alphonse de Lamartine, Maurice Maeterlinck, Francis Jammes, Jules Renard ; les voies sont relatives à l’Amour : celles sans issue, celles du Voyage. Les voix concernent la Nature, l’Enfance, la Contemplation, et celles des Migrant(e)s, intitulée Linea riflessa (pièce pour chœur — en l’occurrence le Chœur Florilegium vocis — et piano — Maria Gabriella Bassi —). Théodora Cottarel (soprano) et Tiziana de Carolis (pianiste et compositrice, née à Bari, en Italie), aussi engagées que passionnées et complices de ce panorama insolite, diversifié et plein de sève, retiendront l’attention.
Édith WEBER
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Sur les pas de Claude DEBUSSY. Christophe Vautier (piano). CALLIOPE (www.calliope-records.com ). CAL2080. TT : 60’ 38.

Un programme en or, des œuvres phares et très connues : Children’s Corner (pièces pour enfants) aux titres évocateurs — dont un The Snow is Dancing ouaté — ; La Suite bergamasque — avec l’incontournable Clair de Lune — ; Estampesles Jardins sous la pluie peut-être plus mouvementés qu’à l’ordinaire… — et, pour couronner le tout, comme il se doit, le grave hommage de Paul DUKAS (1865-1935) à son ami : Le Tombeau de Claude Debussy, La plainte au loin du faune... Christophe Vautier, élève de Cécile Édel-Latos et dernier disciple de Györgi Cziffra, introduit les mélomanes dans sa quête inlassable du « piano pur », avec notamment un toucher différencié pour chaque doigt. Traces à suivre...
Édith WEBER
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IMMERSION – SCARLATTI-HAYDN-MOZART. Alexandra Lescure, piano. ILONA Records (www.bs-artist.com ) 2020. TT : 60’ 57.

De quoi s’immerger avec la pianiste française Alexandra Lescure dans sept Sonates. Pendant vingt ans, elle a bénéficié des conseils notamment de Jean-Marc Luisada, Bruno Rigutto… Son programme propose une intéressante trilogie soulignant l’évolution de la forme sonate lors de la transition du clavecin vers le pianoforte (Hammerklavier), au siècle des Lumières. De son jeu solide et sensible émergent un timbre exceptionnel, la souplesse dans les croisements des mains, avec les Sonates de Domenico SCARLATTI ; phrasé somptueux (HAYDN) ; la clarté et la logique dans l’enchaînement des thèmes (MOZART). La richesse ornementale (trilles) et la justesse sont exploitées à bon escient dans cette filiation historique pertinente. Une pianiste aventurière et engagée, qui se distingue par sa haute maîtrise technique et sa grâce.
Édith WEBER
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Christophe FRIONNET : Œuvres pour piano. CIAR Classics, Collection du Festival International Albert ROUSSEL (ciar.e-monsite.com ). 2020. CC001. TT : 56’ 28.

Né en 1968 à Chatou, le compositeur et poète Christophe FRIONNET a étudié notamment aux Conservatoires de Nanterre, Sevran et au CNR de Boulogne-Billancourt (classe d’électroacoustique, Michel Zbar), où il obtiendra le Prix de composition et anime divers ateliers de musique contemporaine.
Les mélomanes découvriront, en premier enregistrement mondial, son œuvre pour piano et notamment ses Études poétiques (op. 22, dont une à 4 mains), sa Sonate éclair (op. 42, n°3), sa Barcarolle (op. 46), ses 7 clins d’œil à la Lune rousse (op. 52), sans oublier, pour conclure, sa Petite étude fantôme (op. 58)… Chaque Étude est gratifiée d’un adjectif descriptif très suggestif.
Une réussite d’expressivité et de couleur instrumentale à mi-chemin entre XXe et XXIe siècles, avec le concours de Martine Vialatte (qui s’acquitte fort dignement de l’op. 22), Jérémie Favreau (pour les pièces restantes) et avec le compositeur au piano primo de l’étude à 4 mains). Exemple contemporain à ne pas manquer.
Édith WEBER
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Jozef WIENIAWSKI : Piano Works 5. 8 Romances sans paroles – 8 Mazurkas. ACTE PRÉALABLE (www.acteprealable.com). AP0474. 2020. TT : 62’ 42.

Jozef WIENIAWSKI (Lublin, 1837-Bruxelles, 1912), après ses études dans son pays natal, sera, à partir de 1847, l’élève entre autres d’A.-Fr. Marmontel et Ch.-V. Alkan en piano et de F. Le Couppey en composition à Paris, ainsi que d’A. B. Marx en théorie musicale, à Berlin. Après une tournée de concerts en Europe, il rencontre notamment Gounod, Berlioz et Wagner. Napoléon III le considérera comme l’un de ses musiciens favoris. Il enseignera au Conservatoire de Moscou, puis s’installera à Bruxelles.
Jan A. Jarnicki poursuit donc avec ce 5e volume l’exploration de la production pour piano de son compatriote, regroupant ses 8 Romances sans paroles (op. 14), en 2 Cahiers (dédiées à Adolphe Henselt) et ses 8 Mazurkas (op. 23) — aussi en 2 Cahiers — qu’il a confiées à raison à Agnieszka Schulz-Brzyska. Faits remarquables : les indications agogiques des Romances figurent en français ; les Mazurkas sont toutes adressées à des dames de l’artistocratie. Immersion garantie dans la musique de salon sous le Second Empire.
Édith WEBER
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