www.leducation-musicale.com
Sommaire :
1. L'éditorial de Francis Cousté
: Musica mores emollit
2. Informations générales
3. Varia
4. Manifestations et Concerts
5. L'édition musicale
6. Bibliographie
7. CDs et DVDs
8. Mots
croisés : la grille d'Hélène Jarry
9. La vie de L’éducation musicale
Musica mores emollit
Adoucit les mœurs ? Voire…
Même si « nous sommes la musique tant que la
musique dure », nous n’en sommes guère meilleurs lorsqu’elle
se tait. Le silence qui la suit serait-il de Mozart – lui-même
fervent maçon certes, mais non moins incorrigible galopin…
Il n’est d’ailleurs que de constater le comportement, au XXe
siècle, du « peuple le plus musicien de la Terre »,
et plus généralement l’impuissance de la musique à désarmer guerriers
ou despotes qui, tels Néron, Hitler ou Staline, se piquaient de
mélomanie. Et de Jéricho à Orange mécanique ou Marilyn
Manson, que ne reprocha-t-on à la pauvre Euterpe !
Quant à l’intolérance de nos Jeunes turcs envers tout
ce qui n’est pas de leur coterie, elle n’a guère d’équivalent
dans le monde des sciences & des techniques, de la littérature
ou des autres arts. Inaltérable bonne conscience et illuminations
proprement mystiques ne constituent-elles pas le fonds commun
à la plupart de nos jazzmen, tangueros, sérialistes, spectraux,
néo-tonaux ou postmodernistes ? Cependant que, sous
couvert de la Toile, pédagos intégristes et avant-gardistes bêlants
échangent des propos rances…
Mais trêve de moraline ! Reconnaissons bien plutôt,
avec la grande Marguerite Yourcenar, que « la musique,
cette joie des forts, c’est aussi la consolation des faibles ».
Francis B. Cousté
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BOEN n°13, 27 mars 2008, p.670. Vacance
de poste : délégué académique à l’éducation artistique &
culturelle (DAAC) de l’académie de Nice.
BOEN n°14, 3 avril 2008, p.731. Vacance
de poste : délégué académique à l’éducation artistique &
culturelle (DAAC) de l’académie de Montpellier.
BOEN n°15, 10 avril 2008, p.772. Nominations
d’IPR-IA hors classe : Yvan Beuvard (académie de La Réunion), Alain
Breuvart (académie de Lille). Encart,
p. IV. Circulaire de préparation
de la rentrée 2008 / 3e orientation :
Développer l’éducation artistique et culturelle
(Introduction d’un enseignement de l’histoire
des arts / Développement des partenariats /
Projets d’établissement à la rentrée 2009).
BOEN n°16, 17 avril 2008, p.791. Agrément
national d’associations éducatives complémentaires
de l’enseignement public.
L’association « Fédération des Centres
musicaux ruraux/Musicités » est agréée
pour une durée de 5 ans. Agrément étendu
à ses structures territoriales.
Le Bulletin
officiel de l’Éducation nationale
est librement consultable sur :
www.education.gouv.fr/pid285/le-bulletin-officiel.html
Nouveaux programmes d’Éducation musicale au collège.
Consultation des enseignants : http://www2.ac-lyon.fr/enseigne/musique/divers/Projet_musique.pdf
Rencontres musicales autour de La Prée : Sous la
direction artistique de Ludmila Berlinskaïa
& Dominique de Willencourt [notre photo],
la célébre abbaye accueille chaque année de
nombreux musiciens – dont certains en résidence.
Renseignements : 36100 Ségry.
Tél. : 02 54 03 44 44. www.pqev.org/fr/pree.php
« Jazz et musiques improvisées : quels enjeux aujourd’hui ? », tel est le thème du colloque qui se déroulera les
jeudi 15 et vendredi 16 mai 2008, au Tarmac
de La Villette. Renseignements :
01 42 36 00 12. www.afijma.asso.fr
« MySpace Music », site de téléchargement lancé
par MySpace, a trouvé le renfort de trois majors
du disque : Universal Music, Sony BMG et
Warner Music Group. Des négociations seraient
en cours avec EMI. Amazon.com
et iTunes d’Apple ont donc un nouveau challenger.
9es Rencontres musicales de Fontainebleau. Elles se
dérouleront, du 16 mai au 14 juin 2008, au Château
[notre photo] et au Théâtre de Fontainebleau.
Sans préjudice de « Promenades musicales
en Seine-et-Marne ». Renseignements : 01 44 61 83 50.
www.proquartet.fr
Ars Mobilis propose :
Solistes aux Serres d’Auteuil [notre photo] ;
Quatuors à cordes à l’église Saint Roch.
Renseignements : 01 46 32 02 26. www.ars-mobilis.com
Les Grandes Eaux Musicales de Versailles jailliront
jusqu’au 26 octobre 2008, tous les samedis,
dimanches et jours fériés. Aux opéras
de Lully, Desmarest, Rameau et Gluck sont empruntées
les musiques qui fusent de chaque bosquet, de
chaque fontaine : Bassins de Neptune, du
Char d’Apollon… Bosquets des Trois Fontaines,
de la Salle de Bal, de la Colonnade, des Dômes,
de l’Encelade… Informations : 01 30
83 78 89. www.chateauversailles-spectacles.fr
Le compositeur Marc-Olivier Dupin a pris, le 31 mars dernier,
ses nouvelles fonctions de directeur de France
Musique. M.-O. Dupin [notre photo] a notamment
dirigé le CNSMDP, puis été directeur général
de l’Orchestre national d’Île-de-France.
Il vient de constituer sa propre équipe :
Marc Voinchet (programmes de l’antenne), Olivier
Morel-Maroger (production & développement),
Ariane Chanteloup-Gombert (coordination des
programmes & de la production). Renseignements : www.radiofrance.fr/francemusique
Sofi Jeannin [notre photo] vient d’être nommée directeur musical
de la Maîtrise de Radio France. Elle succède
à Toni Ramon, décédé en septembre 2007.
Renseignements : www.radiofrance.fr/chaines/orchestres/maitrise/accueil
La 2e édition du Festival « Île de découvertes », dédié
par l’Orchestre national d’Île-de-France à la
musique contemporaine, se déroulera en la Maison
des Arts de Créteil, les 23, 24 et 25 mai 2008.
Œuvres de Webern, Stravinski, Messiaen, Adámek,
Canat de Chizy, Campo, Dupin, Chauris, Finzi,
Strasnoy, Adams, Takemitsu, Lindberg… Avec le
concours, notamment, du chœur Sequenza 9.3,
de l’ensemble La Muse en Circuit et de nombreux
solistes : S. Jean, J. Deroyer,
D. Guerrier, J. Dubé, J. Gottlieb,
J.-Fr. Neuburger… Renseignements : 01 43 68 76 00,
www.orchestre-ile.com
ou : 01 45 13 19 19 www.maccreteil.com
Le compositeur français Thierry Lancino [notre
photo]
vient d’obtenir le Prix Serge Koussevitzky,
« en reconnaissance pour sa précieuse contribution
à la musique de notre temps ». Son
Requiem
(commande de Radio France & de la Fondation
Koussevitzky) sera créé en janvier 2010, salle
Pleyel, par les Chœurs et l’Orchestre philharmonique
de Radio France, dir. Eliahu Inbal. Renseignements : www.lancino.org ou www.loc.gov/today/pr/2008/08-052.html
Le festival « Enfance et musique » se déroulera,
du 22 juin au 6 juillet 2008, à Poitiers, Ligugé,
Saint-Benoît, Nouaillé-Maupertuis. Concerts,
tables-rondes, visites commentées, conférences,
exposition… Renseignements : 05 49 55 89 00.
www.cheminsdemusique.fr
Colloque international en Sorbonne. Musique et arts plastiques : la traduction
d’un art par l’autre [Principes théoriques
& démarches créatrices]. Responsable
du colloque : Michèle Barbe.
Comité de direction : Véronique
Alexandre-Journeau, Jean-Yves Bosseur, Gérard
Denizeau, Sylvie Douche, Michel Guiomar, Laurence
Le Diagon-Jacquin, Jean-Jacques Nattiez.
Avec un concert et une exposition. Salle
des Actes, les 26, 27 et 28 mai 2008 (9h30-12h30
et 14h15-17h45). Renseignements :
www.omf.paris4.sorbonne.fr
La 24e édition des Francofolies de La Rochelle se déroulera
du 11 au 16 juillet 2008. Avec le concours
de plus d’une centaine d’artistes, dont, le
15 juillet : Hocus Pocus, Rose, Camille
et Catherine Ringer [notre photo] qui chantera
« Les Rita Mitsouko and more… ». Renseignements : 05
46 28 28 28. www.francofolies.fr
Le 6e Concours international de piano Francis-Poulenc se déroulera
à Limoges, Brive et Tulle, du 23 au 29 novembre
2008. Président du jury : Gabriel
Tacchino. Renseignements : 05 55 18 18 63.
www.concours-poulenc.org
Le Salon de la Musique & du Son 2008 se tiendra,
du vendredi 12 au lundi 15 septembre, à Paris
Expo (Porte de Versailles). Renseignements : 01 47 56 50 00. www.salon-musique.com
***
Colloque Didier Jeunesse : « La musique et le jeune public, entre tradition et création »,
le mardi 27 mai 2008, de 9h à 16h45, à l’Auditorium
Saint-Germain (4, rue Félibien, Paris VIe).
Entrée libre.
Renseignements :
01 49 54 48 30.
Pékin : Jardins
du temple du Ciel [30 mars 2008]. Photo : Marc Lefèvre.
Verbatim : « On obtient davantage en étant poli et armé,
qu’en étant juste poli. » (Alphonse Capone)
Capone’s Blues Band
La 15e édition des « Nuits de Fourvière », festival
lyonnais, se déroulera du 7 juin au 2 août 2008.
Sont notamment programmés : Bartabas, Juliette
Gréco, Marianne Faithfull, Étienne Daho, R.E.M.,
Vanessa Paradis, Massive Attack et le chanteur
canadien Leonard Cohen [notre photo]. Renseignements : 04 72 38 60 43.
www.nuitsdefourviere.fr
L’École supérieure d’art de Mulhouse, dite « Le Quai »,
propose une formation intitulée « Sonic
art & design ». Trois thèmes :
Espaces réels & espaces virtuels ; Réseau
& participation ; Récit, composition
& montage. Avec le concours, notamment,
de Bertrand Gauguet, Yvan Étienne, Sonic Boom
(UK) et Nicolas Collins (USA). Renseignements : 03
89 59 40 43. www.lequai.fr/sonic
Hugues R. Gall (°1940), ancien directeur de l’Opéra national de
Paris (de 1995 à 2004) et membre de l’Académie
des Beaux-Arts (depuis 2002), vient d’être nommé
directeur de la Fondation Claude-Monet à Giverny
(Eure). Renseignements :
02 32 51 28 21. www.fondation-monet.com
Le Parisien Édouard-Léon Scott de Martinville (1817-1879) est l’inventeur
du phonautographe [ci-dessous], appareil d’enregistrement
antérieur de 17 ans à celui d’Edison (il retranscrit
les ondes sonores sur une feuille de papier noircie
par la fumée d’une lampe à huile). Des ingénieurs
d’un laboratoire de Stanford University ont, pour
la première fois, réussi à « faire parler »,
pendant une dizaine de secondes, son enregistrement
de la chanson Au
clair de la lune (1860). Audible
sur : www.firstsounds.org/sounds/1860-Scott-Au-Clair-de-la-Lune.mp3
« Nouvelles Orgues », revue créée sous les auspices
de Georges Guillard & Bernard Foccroulle,
vient de publier son premier numéro. Renseignements : www.orgues-nouvelles.org
Verbatim : « La musique de film, ça n’existe pas !
Il y a de bons musiciens de films, par exemple
Bernard Herrmann dans les films d’Hitchcock.
Mais, même dans Sueurs froides, qui est un film magnifique, je trouve insupportable
qu’on l’entende sans arrêt. Cette belle
musique se transforme en musique d’ascenseur.
Et on n’entend plus l’image. Elle devient
comme un commentaire sportif » (Jean-Luc
Godard,
2004).
Exposition Serge Gainsbourg.
À la Cité de la musique, du 21 octobre 2008 au
1er mars 2009, cette exposition - dont
Frédéric Sanchez est le commissaire - permettra
une plongée, en images et musique, au cœur de
l’univers de l’artiste, de ce qui l’a inspiré
et des décennies qu’il aura traversées.
Renseignements : 01 44 84 44 84.
www.cite-musique.fr
L’Orchestre national d’Île-de-France, seul orchestre professionnel
à faire entendre le répertoire symphonique en
Île-de-France hors Paris, porte également un nombre
exceptionnel de projets éducatifs destinés à un
large public, allant de l’école primaire aux adultes.
Dossiers pédagogiques téléchargeables sur :
www.orchestre-ile.com
Renseignements :
01 41 79 03 43. julie.david@orchestre-ile.com
Le Grand Prix Lycéen des Compositeurs 2008, organisé
par La Lettre
du Musicien, a été attribué au compositeur
et percussionniste Pascal Zavaro pour Silicon Music. Renseignements :
www.pascalzavaro.com
***
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La sitariste Sahana Banerjee [notre photo], sera accompagnée
par Prabhu Edouard, au tabla, le vendredi 16 mai 2008,
à 20h30, en l’auditorium du musée Guimet. Renseignements : 6, place d’Iéna,
Paris XVIe. Tél. : 01 40 73
88 18. www.guimet.fr
Église du Val-de-Grâce. Le 31 mai, à 18h30 :
« Algonquins & Samba », La danse à Saint-Dilon de Gilles Vigneault, Balaio de Heitor Villa-Lobos, Samba !
de Andrès Laprida, Triptyque
pour orgue de Jean Chatillon, Chansons populaires
canadiennes et sud-américaines . Ensemble vocal,
dir. Étienne Ferchaud. Hervé Désarbre, orgue.
Entrée libre. Renseignements : www.desarbre.com
À Paris, trois créations de François-Bernard Mâche [notre photo] :
Taranis, pour
grand orchestre, chœur mixte & récitant, le samedi
10 mai, à 18h, Grande salle de la Cité de la musique
(tél. : 01 44 84 44 84). Les Arcadiennes, Alexandre Tharaud, pianiste,
le samedi 24 mai, à 15h, Théâtre de la Ville (tél. :
01 42 74 22 77). Manuel
de conversation, pour clarinette & ordinateur,
le dimanche 25 mai, à 18h, salle Olivier Messiaen,
Maison de Radio France (tél. : 01 56 40 29 88).
Les XVIes Rencontres d’ensembles de violoncelles de Beauvais
se dérouleront du 12 au 21 mai 2008. Renseignements :
03 44 06 36 06. www.rencontresdensemblesdevioloncelles.com
Concert éducatif : L’Histoire du soldat, de Charles-Ferdinand Ramuz [portrait ci-dessous
par Théodore Stravinsky] et Igor Stravinsky, sera
donné en la Salle des concerts de la Cité de la musique,
le samedi 17 mai 2008, à 11 heures. À partir
de 8 ans. Durée : 1h. Récitant :
Graham F. Valentine. Ensemble Intercontemporain,
dir. Susanna Mälkki. Lumières : Catherine
Verheyde. Renseignements :
01 44 84 44 53. www.ensembleinter.com
Auditorium du Louvre. Mercredi 14 mai, 20h : Sonates de Mendelssohn, Brahms et Chostakovitch,
par Antoine Tamestit, violon alto, et Nicholas Angelich,
piano. Le mercredi 28 mai, 20h : Variations,
Fantaisie
et Sonates de Haydn, par Zhu Xiao-mei, piano [notre photo]. Renseignements :
01 40 20 55 55. www.louvre.fr
La contralto Nathalie Stutzmann donnera, à la Cité de la musique
de Paris, un concert (le 20 mai, à 20h) et des master-classes
(les 22, 23 et 24 mai, à 15h). Renseignements : 01 44 84 44 84.
www.cite-musique.fr
The Anoushka Shankar Project se développera, le jeudi 22 mai,
à 20h, en l’Auditorium de la Cité de la musique :
subtiles combinaisons de formes anciennes de ragas
et d’instruments occidentaux. Renseignements :
01 44 84 44 84. www.cite-musique.fr
Musique en Sorbonne : Les mardi 27 et mercredi 28 mai
2008, à 20h30, en le Grand Amphithéâtre, cinq solistes,
le Chœur & l’Orchestre de Paris-Sorbonne, dir.
Johan Farjot, interpréteront l’Ouverture de Coriolan (Beethoven), le Psaume 42 et La première nuit de Walpurgis (Mendelssohn).
Renseignements : 01 42 62 71 71.
www.musique-en-sorbonne.org
Auditorium du Musée d’Orsay : Héritage,
tradition et filiation. Le mardi 20 mai, à 12h30, Cécile Darroux,
flûte, & Susan Manoff, piano, interprètent :
Ballade de Frank Martin, Danse
de la chèvre et Romance
d’Arthur Honegger, Sonate
de Paul Hindemith. Renseignements : 01 40 49 48 14. www.musee-orsay.fr/fr/manifestations/musique.html
La 37e édition du « Florilège vocal de Tours », seul
concours international de chant choral en France,
se déroulera du 29 mai au 1er juin 2008.
Y participeront 21 chorales (dont 5 chœurs d’enfants)
originaires de 20 pays. Chaque chœur devra présenter :
une œuvre de la Renaissance, du Baroque ou de l’époque
classique / une œuvre écrite après 1940 par un
compositeur français / une œuvre libre.
Renseignements :
02 47 21 65 26. www.florilegevocal.com
Création d’une œuvre d’Édith Canat de Chizy [notre photo] : A Song of Joys, pour chœur et orchestre,
sur le poème éponyme de Walt Whitman (éditions Lemoine),
sera donné en première audition mondiale, le 23 mai
2008 à 21h, en la Maison des Arts de Créteil, par
l’Orchestre national d’Île-de-France & l’Ensemble
Sequenza 9.3, dir. Jean Deroyer. Renseignements : 01 45 13 19 19.
www.maccreteil.com
ou www.edithcanatdechizy.com
Le 5e Festival de musique du Chablisien se déroulera
du 27 mai au 8 juin 2008. Renseignements : 03 86 42 80 80.
www.festival.onlc.fr
ou http://hacquard.onlc.fr
Le Festival de Saint-Denis - classique/métis/création - se
déroulera du 29 mai au 17 juin 2008. En la basilique
royale : Messe de Schubert, Chant de la Terre de Mahler, Quintette
avec clarinette de Mozart et VIIe Symphonie
de Bruckner (version chambriste), Requiem
de Duruflé, de Campra, de Berlioz, Messe
du Couronnement de Mozart, Wesendonck
Lieder de Wagner et VIIIe Symphonie
de Bruckner, Stabat
Mater de Vivaldi, Il
Combattimento de Monteverdi… Renseignements :
01 48 13 06 07. www.festival-saint-denis.fr
Passe ton Bach d’abord ! Organisée par l’Ensemble baroque de Toulouse, dir.
Michel Brun [notre photo], cette manifestation se
déroulera, pendant 24 heures, autour de l’œuvre de
J.-S. Bach, les 7 et 8 juin 2008, à Toulouse.
Avec notamment Les Saqueboutiers de Toulouse, ensemble
invité. Renseignements : 05
61 52 73 13. www.ensemblebaroquedetoulouse.com
« Club for Five », ensemble vocal a cappella - mêlant classique, jazz, rock,
pop et imitation de toutes sortes d’instruments -
se produira, le samedi 31 mai 2008, à 20h, en l’Institut
finlandais de Paris. Renseignements :
60, rue des Écoles, Paris Ve. Tél. :
01 40 51 89 09. www.institut-finlandais.asso.fr
Ode Paname, « le son
jazz de la poésie », se produira le 29 mai
2008, à 21h, au Kiosque Flottant (amarré quai de la
Gare, Paris XIIIe, face à la Bibliothèque
nationale de France). À retrouver sur : www.myspace.com/odepaname
Francis Cousté
***
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FORMATION MUSICALE
Jean-Philippe RAMEAU : Intégrale
de l’œuvre théorique. Trois volumes réalisés par Bertrand Porot & Jean
Saint Arroman. Fuzeau : 5884, 5885,
5886.
En rendant disponible, dans ces
trois volumes, l’ensemble des œuvres théoriques
de Rameau classées par ordre chronologique,
les éditions Fuzeau font ici un travail qui
fera date. Est-il besoin de rappeler l’importance
du travail théorique entrepris par Rameau pour
atteindre aux racines de l’art musical ?
Dans sa Démonstration du principe de l’harmonie, publiée dans le deuxième
volume, Rameau ne nous dit-il pas : « Conduit
dès ma plus tendre jeunesse par un instinct
mathématique dans l’étude d’un Art pour lequel
je me trouvais destiné, et qui m’a toute ma
vie uniquement occupé, j’en ai voulu connaître
le vrai principe, comme seul capable de me guider
avec certitude, sans égard pour les habitudes
ni les règles reçues ». Ce travail
monumental regroupe non seulement les différents
traités écrits par Rameau, mais aussi tous les
écrits théoriques qu’il a pu réaliser au fil
de la publication de ses œuvres. Je citerai
notamment De la méchanique des doigts sur le clavessin, ou encore les Pièces de clavecin avec une table pour les
agrémens publiées en 1736. Mais il faut
surtout mentionner qu’on y trouve également
les articles de l’Encyclopédie, des échanges
de lettres avec d’Alembert. Bref, il s’agit
d’un travail exhaustif et particulièrement précieux
qui devrait figurer dans la bibliothèque de
tout conservatoire.
Joël GENETAY : Les mots simples
de la musique. À lire, jouer et écouter (CD inclus).
Fuzeau : 5774.
Joël Genetay nous invite à une
aventure passionnante : explorer sous forme
de dictionnaire les mots simples de la musique.
Mais ce dictionnaire est tout à fait spécial :
la page de gauche est consacrée au texte, qui
comporte à la fois explications et références
au CD (lequel n’est pas seulement une illustration
des mots, ce qu’il fait fort bien par des exemples
judicieusement choisis, mais une invitation
à participer activement à la découverte ;
cela se fait par différents exercices qui s’apparentent
à des jeux et permettent de comprendre et de
sentir ce qui est expliqué dans le texte).
La page de droite est consacrée aux illustrations.
À qui peut s’adresser ce livre ? Aussi
bien aux enfants d’âge scolaire qu’aux adultes
amateurs désirant découvrir la musique de façon
vivante. Le sous-titre : « Goûter
pour apprendre, comprendre, connaître »
est à lui seul tout un programme, réalisé avec
bonheur dans cet ouvrage, petit par la taille
mais au riche contenu.
ORGUE
Louis VIERNE : Pièces de Fantaisie
en quatre suites. Livre II op. 53 (1926).
Édité par
Schauerte-Maubouet. Urtext.
Bärenreiter : BA 9228.
Dans notre livraison d’avril dernier,
nous avons dit tout le bien que nous pensions
de cette publication de l’œuvre d’orgue de Louis
Vierne. Nous retrouvons ici les mêmes qualités
de présentation, ainsi que celles de la copieuse
introduction aux vingt-quatre pièces.
Et en français ! Un certain nombre de pages
autographes sont également reproduites dans
cette édition. Ensemble tout à fait remarquable.
Alexandre GUILMANT : Pièces
de concert et Pièces de caractère 1. Œuvres
choisies pour orgue, vol. 5. Édité par Wolf
Kalipp. Urtext. Bärenreiter : BA 9252.
On ne saurait trop apprécier cette
volonté de rendre à Alexandre Guilmant sa place
parmi les compositeurs de la fin du XIXe
siècle. Cette édition, en six volumes, d’un
choix de ses œuvres est un véritable événement :
bien sûr, ces pièces étaient disponibles dans
des éditions anciennes, mais n’avaient jamais
été rééditées dans une édition moderne qui les
remette pleinement en lumière. Comme pour
Louis Vierne, nous retrouvons ici : préface,
aperçu biographique, mise en perspective de
l’œuvre de Guilmant dans la musique du XIXe
siècle ainsi qu’un examen des pièces et de la
personnalité de l’auteur, sans oublier des documents
autographes.
GUITARE
Didier RENOUVIN : L’apprentissage
de la guitare. Méthode progressive. 1vol. 2CDs.
Delatour : DLT 1640.
Voici une méthode très complète
et très progressive : on part vraiment
du tout début du contact avec l’instrument,
photographies à l’appui. Les éléments
de solfège sont donnés au fur et à mesure.
Complète, cette méthode l’est également pour
l’exposé des différentes techniques : la
guitare jazz n’est pas oubliée, avec sa notation
propre et ses chiffrages ; tous les styles
sont abordés, du folklore irlandais au blues.
Les derniers morceaux proposés sont du niveau
d’un second cycle. Tous les exercices
et pièces figurent sur les trois CDs inclus.
Ajoutons que cette méthode est intégralement
bilingue (français-anglais). Non sans
humour : consacrée à une pièce de style
russe, la note qui clôt la dernière page précise :
« Si l’on veut respecter la tradition slave,
il faut jeter la guitare par dessus l’épaule
à la fin du morceau ».
Pascal JUGY : Deux préludes
ultramarins pour guitare. Combre : C06557.
De niveau moyen, ces deux préludes
transatlantiques évoquent effectivement les
rythmes et les mélodies d’Amérique du Sud.
Il s’agit de deux pièces séduisantes autant
par leurs harmonies délicates que par leur caractère
très affirmé.
Hiroki TERASHIMA : Petites
histoires. Dix pièces faciles pour guitare. Lemoine :
28 594 H.L.
Ces dix petites histoires sont
de difficulté progressive, mais ont en commun
l’agrément et le charme de leur musique originale.
Elles font appel à différentes techniques, notamment
la dernière intitulée Bach,
fais-moi peur… Nul doute qu’elles procureront
beaucoup de plaisir aux jeunes guitaristes.
PIANO
Stéphane BLET : Valse « à
l’ancienne » pour piano. Lafitan :
P.L. 1792.
Cette charmante petite valse ne
manque ni de piquant ni d’humour. Son thème
mineur faussement mélancolique fait penser à
certaines œuvres de Satie… Ce n’est pas très
difficile, mais demande musicalité et précision.
Jean TEMPREMENT : Dorine et
le dorien pour piano. Lafitan : P.L. 1721.
Il s’agit en fait d’un agréable
thème suivi de variations qui ne disent pas
leur nom. Ce très agréable morceau permettra,
mine de rien, de tester la capacité des élèves
au jeu contrapunctique. Pas trop difficile.
VIOLON
Claude-Henry JOUBERT : Méthode
de violon, vol. 2. 32 leçons en 1re et 3e
positions. Combre : C06515.
Adapté de la méthode d’alto du
même auteur, ce deuxième volume aborde démanché
et troisième position. Ses principales
caractéristiques sont de conduire l’élève à
trouver lui-même une méthode de travail, le
rendant ainsi autonome. Le choix des morceaux
est, en bonne partie, tiré du répertoire.
Pour les autres, on peut faire confiance à l’esprit
inventif et humoristique de l’auteur…
CLARINETTE
Gabrielangela SPAGGIARI : Le
jeune clarinettiste. Ut Orpheus Edizioni, Bologne : DM 49. http://www.utorpheus.com
Cette méthode pour débutants est
issue de l’expérience pédagogique de l’auteur.
Disons tout de suite que cette méthode italienne
est intégralement et uniquement en français
dans une excellente traduction. Quelle
élégance de la part de cet éditeur italien !
Quant à la méthode elle-même, elle ravira les
débutants de 7 à 13 ans (ou même les adultes
qui voudraient découvrir l’instrument).
La présentation en est agréable, sans aridité
comme sans dessins superflus. Dès le début,
l’élève est invité à jouer de petits morceaux
plaisants, très vite adaptés de répertoires
variés, de Bach et Mozart au folklore japonais.
Ajoutons que sont également proposés des conseils
extrêmement pratiques et des expériences instructives.
SAXOPHONE
Fernando MILLET : La Escapada
pour saxophone soprano sib
& piano. Lemoine : 28 165
H.L.
Cette Escapada comporte deux parties : une copieuse introduction pour
piano seul, puis une deuxième partie où les
deux instruments engagent un dialogue exigeant
et varié, alliant charme de la mélodie et dynamique
du rythme. Une œuvre très intéressante,
enregistrée par les dédicataires (chez Lyrinx :
LY 230).
TROMBONE
Joseph Bodin de BOISMORTIER : Sonate
en sol mineur
(extraite de Sonates pour trois flûtes op. 7) pour trois
trombones. Adaptation d’Olivier Renault.
Combre : C06549.
De niveau fin de deuxième cycle,
cette transcription constituera, pour les trombonistes,
le moyen de s’approprier un répertoire peu disponible
pour leur instrument. On ne peut que se
réjouir de trouver ce genre de transcriptions
qui permet l’abord de nouveaux répertoires.
Régis BENOIST : Romance pour trombone
en ut
& piano. Lafitan : P.L. 1608.
Voici une Romance bien enlevée ! Il est permis de supposer que la destinataire
a un caractère fort leste ! Pièce de moyenne
difficulté.
Jean-Jacques FLAMENT : Place
Rouge pour trombone en ut
& piano. Lafitan : P.L. 1606.
Le titre évoque le style cosaque
de la pièce, qui ne manque ni d’entrain ni de
caractère. Bien sûr, le sentiment y a sa place
avec, au milieu, un Adagio cantabile charmeur.
Jacques ERDOS : Automne pour trombone
& piano. Lafitan : P.L. 1571.
Charmante pièce au caractère modal,
mélancolique à souhait, comme le veut cette
saison. Elle permettra au jeune tromboniste
de montrer musicalité et art du phrasé.
MUSIQUE D’ENSEMBLE
Ludwig van BEETHOVEN : Symphonie
n°1 op. 21 pour 2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 cors,
2 bassons & contrebasson. Transcription :
Georg Schmitt (Öhringen 1817). Édité par Martin Harlow.
Ut Orpheus Edizioni : ACC 72 A.
Voilà une très intéressante transcription
(ancienne) de la Première
symphonie. Bien sûr, ce n’est pas
une transcription pour débutants : mais
on ne saurait assez en dire l’intérêt.
Ajoutons que le matériel est disponible. Le
conducteur respecte l’édition originale où toutes
les parties sont en ut,
mais le matériel d’orchestre comporte les parties
de clarinette en sib.
Claude-Henry JOUBERT : Perdita,
pour chœur d’enfant & instrument en ut. Combre : C06521.
Il s’agit en fait d’un duo entre
un instrument en ut
(l’œuvre a été créé avec une flûte à bec, mais
une flûte traversière ou un hautbois conviennent
aussi) et un chœur d’enfants à l’unisson - commande
de la ville de Drancy, créée en 1998.
Ce charmant conte, qui commence bien sagement,
bénéficie de tout l’humour, paroles et musique,
de l’auteur. La partie de chœur n’offre
pas de difficulté particulière ; cette
courte pièce mérite un franc succès !
Daniel Blackstone
PIANO
Pierrette MARI : Les Petits
Charmoz, « 2e escalade sur
un piano ».
Gérard Billaudot (www.billaudot.com) :
GB 8446. 6,56 €.
Après L’Aiguille du Midi, « 1re escalade sur un piano »,
Pierrette Mari nous livre une nouvelle « pièce
de genre » alpin, de moyenne difficulté
(5-6), d’une durée d’environ 3’10. Sur
tempo vif, ces Petits
Charmoz feront le bonheur de tout agile
pianiste – mains souvent imbriquées… Une brève
partie centrale permet de reprendre souffle
et élan, avant d’aborder les joyeux escarpements
conclusifs.
Splash ! « Pièces faciles autour de l’eau, avec
le clavier-crocodile ». Breitkopf & Härtel Pädagogik (www.breitkopf.de) : 8796.
Plaisamment illustrées en couleurs
par Martina Schneider, ces 25 pièces emporteront,
sans nul doute, l’adhésion de tout apprenti
pianiste. De très facile à facile, voilà
un merveilleux corpus pédagogique, varié et
plein d’humour !
VIOLON
Astor PIAZZOLLA : Vuelvo al
sur. 10 tangos et autres pièces. Arrangements : Hywel
Davies. CD inclus. Boosey & Hawkes (www.boosey.com).
Nous recensions récemment le même
album pour piano solo. Le contenu en est
similaire ici, mais transcrit pour le violon.
Dans le disque inclus, les mélodies sont interprétées
par piano, flûte, clarinette, saxophone, trompette
ou violon. Les partitions de piano sont,
en outre, téléchargeables (d’après le CD) -
judicieuse innovation éditoriale qui ne manquera
pas, gageons-le, d’être imitée.
MUSIQUE À L’ÉCOLE
Musique en classe, n°15. Thème : « Le rêve ». Lugert Verlag (www.editions-lugert.fr).
50 p., ill. n&b, 1CD inclus,
15€.
Fort intelligemment conçu, ce 15e
numéro d’un « magazine conçu pour l’éducation
de la musique à l’école primaire » s’ouvre
sur une délicieuse chanson - que l’on pourrait
croire appartenir à notre folklore - de l’intemporel
Jean Naty-Boyer : Vous connaissez le chemin (version chantée
+ play-back instrumental dans le CD).
Puis s’enchaînent la Valse des fleurs de Tchaïkovsky, « Rêve d’amour de Liszt vs Rêve
du pauvre d’Erik Satie », Avec
des rêves par Olivier Ripoll, des pièces
pour didgeridoo par Philip Peris, Rêverie de Schumann, une Pop dance chorégraphiée, etc. Plus
une interview de Bruno Boutleux, directeur général
des JMF.
Francis Gérimont
***
Martin PETZOLDT : Ce 21 mars 1745, Jean-Sébastien Bach…
Un récit autour du soixantième anniversaire
de Jean-Sébastien Bach. « 7e
note », éditions Papillon (46, route d’Annecy, CH-1256 Troinex/Drize. info@editionspapillon.ch).
111 p., ill. n&b.
Voici un titre original dû à M. Petzoldt - président de l’Association
internationale J.-S. Bach, grand spécialiste du
Cantor -, avec une judicieuse « préface »
de Gilles Cantagrel. La première édition allemande
date de 1999. La présente (2008) est traduite
par Élise & Philippe Lesage. L’auteur,
parfaitement au courant des contextes psychologiques,
historiques et religieux, a signé ce récit très
vivant. Il plonge ses lecteurs dans la vie
quotidienne, en mettant l’accent sur l’atmosphère
socio-religieuse. Pourquoi « ce 21 mars
1745 » ? En fait, il s’agit d’une
surprise réservée, pour ses 60 ans, à J. S. Bach.
Sont présents : C. Ph. E. Bach, son épouse
et les enfants Bose ; puis W. Fr. Bach, venant
de Dresde et accueilli par la famille Henrici (Picander)… ;
mais aussi S. Deyling ; l’archidiacre Wolle,
le diacre Petzold… Une cérémonie « tout
à fait convenable » a lieu. Bach est
présenté, mettant en musique d’un texte pour
le Dimanche Septuagésime de 1724 et, par la suite,
de l’ordinaire de la Messe luthérienne.
Pour Bach, la surprise a été parfaite, y compris
la promenade qui a suivi, avec un goûter somptueux.
La dispersion a lieu à la fin de la journée, après
le chant d’un choral. Ce livre fascinant,
de lecture très agréable, est étayé par de nombreuses
illustrations (y compris la « Bible Calov »,
avec la signature de J. S. Bach en 1733) judicieusement
sélectionnées, et accompagné de repères biographiques
par le spécialiste Gilles Cantagrel et la liste
de ses ouvrages. M. Petzoldt projette un éclairage
neuf sur le quotidien du Cantor et plonge immédiatement
les lecteurs dans le cadre mémorable de ce 21 mars
1745.
Édith Weber
Alexandra LAEDERICH et alii : Nadia Boulanger et Lili Boulanger.
Témoignages
et études. Symétrie (www.symetrie.com).
17 x 24 cm, 534 p, cahier d’illustr.
n&b et couleurs. 49 €.
Le génie de la compositrice Lili
Boulanger (1893-1918), disparue à vingt-quatre ans,
est universellement célébré, sauf hélas ! dans
les salles de concert - notamment françaises.
Quant à Nadia (1887-1979), c’est à son talent de
pédagogue qu’il est d’ordinaire fait allusion, bien
qu’elle n’en fût pas moins considérée, en son temps,
comme une éminente compositrice et interprète (pianiste
et chef d’orchestre). Cet ouvrage vient à
son heure car, quelle que soit la célébrité des
deux sœurs - dont témoignent les innombrables articles
qui leur ont été consacrés de par le monde –, aucune
monographie véritablement circonstanciée ne leur
avait été dédiée (hormis, peut-être, le « Lili
et Nadia Boulanger », numéro spécial de La
Revue musicale, n°353-354, juin 1982, que dirigea
Jacques Chailley). La présente somme biographique
(une étude musicologique reste à faire) comporte
les parties suivantes : Témoignages, Amitiés
musicales et relations sociales, Nadia Boulanger
et l’écrit, Concerts et enregistrements de Nadia
Boulanger, Deux sœurs compositrices. Riches
annexes : Catalogues des œuvres, Discographie,
Bibliographie des écrits de Nadia Boulanger, Bibliographie
générale, Inventaire du fonds de correspondance
reçue par Nadia Boulanger (conservé à la BnF).
Ce magnifique travail d’Alexandra Laederich vient
d’être couronné du « Prix des muses 2008 de
la biographie ».
Chantal VIRLET-JOURNEAU :
Maurice
Journeau. « Empreinte »,
éditions Séguier (www.atlantica.fr). 16 x 24 cm,
136 p., ill. n&b. 18 €.
Né en 1898, à l’Hôtel du Palais
de Biarritz que dirigeait alors son père, le compositeur
Maurice Journeau vint à Paris - baccalauréat en
poche - travailler à l’École Normale de Musique,
auprès de Nadia Boulanger et Max d’Olonne.
Malgré quelques brèves incartades du côté de Schönberg,
il resta fidèle à l’esprit de Debussy et, surtout,
de son compatriote Ravel. Grâce à sa fille,
auteur de la présente monographie, Maurice Journeau
connut, sur ses vieux jours (il mourut centenaire
en 1999, à Versailles), un regain de notoriété éditoriale
et discographique. Site à consulter :
www.journeau.com
(rubrique Musicologie, notamment).
Robert WANGERMÉE (Sous la direction
de) : Pierre Bartholomée. Parcours d’un musicien.
« Musique-musicologie », Mardaga.
17 x 24 cm, ex. mus., cahier de photos
n&b, 25 €.
« Coup de cœur 2008 »
de l’Académie Charles-Cros, cet hommage collectif
permettra au public français de mieux connaître
cet éminent compositeur, pianiste, chef d’orchestre
et producteur belge : témoignages de proches
et confidences du musicien recueillies par des musicologues/journalistes.
Trois études retracent le cheminement créateur d’un
compositeur qui aura su se libérer du carcan sériel.
Avec les contributions, notamment, de Jean-Yves
Bosseur, Henri Pousseur, Jean-Marie Rens et Thierry
de Smedt. Ensemble enrichi de textes de Pierre
Bartholomée lui-même sur : l’héritage des formes
musicales anciennes, les relations texte/musique,
les mystères de l’interprétation & les processus
de la création (« Complexité-simplicité »).
Catalogue des œuvres, discographie du compositeur
& du chef d’orchestre.
Fiodor DROUJININE : Souvenirs.
Hommage à Dimitri Chostakovitch. « Museum
græco-latinum », Moscou (à commander à l’Association
internationale Dimitri Chostakovitch - 19bis, rue des Saints-Pères, Paris VIe.
Tél. : 01 47 03 90 43. www.chostakovitch.org).
14 x 21 cm, 280 p., cahier de photos
n&b. 18 € (port inclus).
Fiodor Droujinine (1934-2007),
altiste du célèbre Quatuor Beethoven, formation
russe qui aura créé les quinze quatuors de Chostakovitch,
fut un ami très proche du compositeur. Publiés
à l’occasion du centenaire de la naissance de Chostakovitch,
ces Mémoires apportent sur celui-ci un tout
nouvel éclairage. Élément d’importance :
les considérations de Fiodor Droujinine sur un répertoire
chambriste dont il fut tant familier ne manqueront
pas d’« interpeller » tout candidat au
baccalauréat qui, en 2009, devra plancher sur la
Symphonie
de chambre op. 110a (arrangement, par Rudolf
Barshai, du Quatuor
n°8). Sans préjudice de nombreuses pages
consacrées à Anna Ahkmatova, Alfred Schnittke, Maria
Youdina, Benjamin Britten…
Caterina PASQUALINO : Flamenco
gitan. « Sciences humaines »,
CNRS Éditions. 12 x 19 cm (format de poche),
300 p., 10 €.
Spécialiste des minorités ethniques
du Bassin méditerranéen et auteur de films documentaires,
l’ethnologue Caterina Pasqualino nous livre ici
les résultats de sa quête - loin des feux de la
rampe - des plus authentiques danses et chants flamenco.
En sept chapitres : Carnet de voyage /
Jerez, ville gitane (sédentarisation, mythologie,
esprit de quartier) / Des fiançailles au mariage /
La danse et le chant / La semaine sainte /
La fête (fécondité des femmes, agonie du chant,
transmission du souffle) / Cercles de danse
et cycles du chant. Avec utiles glossaires
(général et flamenco) et bibliographies.
Christian FLAVIGNY, Andrea LINHARES
et alii :
La voix.
« Champ psychosomatique », L’Esprit du
Temps (tél. : 05 56 02 84 19. www.lespritdutemps.com).
Diffusion PUF. 15,5 x 24 cm, 212 p.,
ex. mus., 21 €.
À partir de l’observation d’enfants
et d’adolescents ayant des problèmes de verbalisation
(à composante autistique), sont décrits les processus
permettant l’émergence de la communication (jeu,
mouvements, vibrations, bruits, rythmes…).
Domaines dans lesquels l’action bénéfique de la
musique est mise en lumière par de nombreux phoniatres,
orthophonistes, psychiatres, psychanalystes et musiciens,
parmi lesquels : Marie-France Castarède, Alix
Bernard, François Marty, Jean-Michel Vives, François
Le Roux, Jean-Claude Risset, Christian Flavigny,
Christophe Ferveur…
Musique et temps. Éditions
de la Cité de la musique (tél. 01 44 84 47 72).
13 x 20,5 cm, 174 p. ex.mus. 19 €.
Depuis la trilogie des anciens
Grecs : Chronos
(la durée), Kairos (l’instant) et Aion (le cycle) jusqu’aux conceptions les
plus récentes : temps lisse, temps strié, scansion,
pulsation (redistribuées selon les paramètres de
vitesse, de flux et d’intensité), toutes les approches
du temps musical sont ici scrutées par une douzaine
d’éminents spécialistes (musicologues, ethnomusicologues,
philosophes, écrivains).
Christiane PASSEVANT & Larry
PORTIS : Dictionnaire des chansons politiques et engagées. Ces chants qui ont
changé le monde. Préface : Alain
Pozzuoli. Postface : Serge Utgé-Royo.
« Musique-Histoire », Scali (80, fg Saint-Denis,
Paris Xe. www.scali.net).
15 x 24 cm, 464 p., photos n&b,
CD de 12 titres. 34 €.
« En France, tout finit par des chansons » disait-on naguère, le
mot « tout »
désignant, bien entendu, événements politiques et
sociaux. Plus de 300 textes composent ce magnifique
florilège de chansons françaises (originales ou
écrites sur des timbres connus), signées J.-B. Clément,
G. Couté, B. Vian, J. Kessel, E. d’Astier
de La Vigerie, A. Sylvestre, J. Brel,
Cl. Nougaro, M. Le Forestier, É. Roda-Gil,
L. Ferré… mais aussi de bien d’autres pays
d’Europe, des Amériques, voire du Maghreb…
Dommage que, pour de probables motifs de droits,
le CD inclus ne comporte que 12 titres. Mais
dans les ferventes interprétations de Serge Utgé-Royo,
Natacha Ezdra, Bruno Daraquy et de la Compagnie
Jolie Môme…
Gérard AUTHELAIN (Sous la direction
de) : Rêves. Album « Les Enfants
de la Zique ». Francofolies/Scérén-CNDP.
21 x 29,5 cm, 50 p., 1CD (présentation
par Jean-Louis Foulquier). Diffusion gratuite.
Adresser les demandes à : Francofolies (tél. :
05 46 28 28 28. enfantsdelazique@francofolies.fr)
ou Scérén-CNDP (tél. : 05 49 49 78 78).
Un livret + un CD de 15 chansons,
telle est la toute nouvelle formule éditoriale concoctée,
pour « Les enfants de la Zique », par
Gérard Authelain - en collaboration avec la Fête
de la musique. Les chansons sont interprétées
par leurs créateurs (J.Higelin, J.Gréco, G.Bécaud,
Fabulous Trobadors, É.Caron, Arthur H, Ch.Aznavour,
H.Bohy, H.Suhubiette, M.A.P., A.Sylvestre, Clarika,
D.Annegarn, B.Lapointe, Chœur du Fil de l’air).
Outre textes et partitions, le livret propose divers
itinéraires, riches d’incursions dans la littérature,
la peinture, la danse, le théâtre, l’architecture,
la mythologie, le cinéma… Laissant entrevoir
de nouvelles pistes à explorer, il propose enfin
(via le site www.francofolies.fr)
de nombreux liens interactifs. Un merveilleux
outil pour tout enseignant en Maternelle, école
primaire, collège ou école de musique.
Stéphane de MESNILDOT : La
mort aux trousses. « Les petits
Cahiers », Cahiers du cinéma/Scérén-CNDP.
13,5 x 19 cm, 96 p., ill. n&b
et couleurs. 8,95 €.
Au programme de l’option Musique
du baccalauréat en 2008 et 2009, et de l’option
Cinéma 2009, les mésaventures du faux espion Roger
Thornhill et de son énigmatique compagne Ève Kendal
connaissent un juste regain de pipolarité.
Intitulé des chapitres : Hollywood / Écrire
le film d’Hitchcock définitif / Un monde en
trompe-l’œil / L’invention du film d’action /
Tournages, scénarios, analyses, documents &
figures de style. Un utile complément cinéphilique
à la lumineuse analyse musicologique de notre collaborateur
Jean-Pierre Eugène (L’éducation
musicale, Fascicules des baccalauréats 2008
et 2009).
Anthony VARESI : Bob
Dylan au fil des albums (1962-2001).
Triptyque (www.triptyque.qc.ca), distrib. Nouveau
Monde (www.librairieduquebec.fr).
13,5 x 21 cm, 266 p., ill. n&b.
28, 20 €.
Dans ce remarquable essai critique
(traduit de l’américain par François Tétreau), l’auteur
analyse de manière circonstanciée tous les albums
de Dylan, depuis le folk/blues des origines avec
lequel il renoue désormais (Love
& Theft, 2001). Sans dissimuler les
nombreuses volte-face d’une carrière prodigieuse…
Denis BRULÉ : L’ADSL,
Kazaa, l’iPod et la musique. Préface
de Philippe Corruble. « Entreprises &
Management », L’Harmattan. 132 p.,
figures et schémas. 13,50 €.
Le fulgurant développement des
technologies numériques alimente un intense débat
entre amateurs de musique et professionnels du secteur,
cependant que procrastine le législateur.
Denis Brulé tente de nous éclairer sur les nouveaux
modes de consommation de musique et leurs conséquences
en matière de propriété intellectuelle et de création.
En trois parties : L’industrie
traditionnelle du disque : vers une réduction
de l’offre (dynamique de concentration) /
Les nouveaux
entrants : un réservoir infini de diversité
(dynamique d’ouverture) / Comment
créer la demande ? (notamment grâce à Internet).
Charlotte DUDIGNAC & François
MAUGER :
La musique assiégée. D’une industrie
en crise à la musique équitable. L’Échappée
(www.lechappee.org). 16,5 x 16,5 cm,
184 p. 14 €.
S’inspirant des idées et pratiques
du commerce équitable – sujet certes porteur, aujourd’hui
-, nos auteurs s’interrogent sur les manipulations
dont font l’objet les musiciens. Main basse,
par quelques pôles techno-industriels, sur les secteurs
de production & de diffusion, « supermarchés
culturels » étouffant les derniers disquaires
indépendants… Sous quatre rubriques : L’industrie
musicale : histoire d’une concentration /
Vivre de sa musique : parcours fictifs /
Crise, quelle crise ? / Jouer juste :
pistes pour une musique équitable. Regrettons,
toutefois, que les auteurs ne se soient penchés
que sur le domaine de la variété…
Le Musiguide, guide-annuaire 2008-2009 de la musique classique.
Le Nouveau Musicien, éditeur (11, rue des Olivettes,
44000 Nantes. Tél. : 02 40 20 60 20).
15 x 20 cm, couverture souple, 510 p.
38 €.
D’un format compact, beaucoup plus
maniable que la plupart des publications similaires,
ce nouveau guide-annuaire se divise en 12 chapitres :
Concerts, Représentants, Orchestres & ensembles,
Partitions, Disques, Billetteries, Médias, Conseil/Services,
Instruments, Rendez-vous, Organismes, Formations
– soit 2 100 structures et 7 700 contacts
professionnels. Outre les adresses postales,
sont communiqués téléphones, fax, méls, sites, organigrammes
et descriptifs d’activités… Un précieux outil.
Gérard DENIZEAU : Le dialogue
des arts – architecture, peinture, sculpture,
littérature, musique. « Reconnaître/Comprendre »,
Larousse. 14,5 x 25 cm, 240 p.,
ex. mus., ill. n&b et couleurs. 29 €.
Il semble ne jamais devoir se tarir,
le flot des érudites - mais toujours merveilleusement
accessibles - publications de notre collaborateur
Gérard Denizeau. Du haut Moyen Âge à l’aube
du XXIe siècle, il met ici en lumière
la constante fécondité du dialogue qu’entretinrent
littérature, musique et arts visuels - chaque période
étant naturellement illustrée par ses œuvres les
plus emblématiques. Expression la plus visible,
l’architecture ouvre naturellement chaque chapitre.
Mais il n’est guère de domaine artistique qui ne
soit abordé : ainsi, pour le XXe
siècle, de la photographie et du cinéma. Bonheur
du style, mais aussi admirable iconographie…
Francis Cousté
Alfred SCHÜTZ : Écrits
sur la musique. Traduction (allemand,
anglais), introduction et postfaces de B. Gallet
& L. Perreau. « Répercussions », éditions
MF. 224 p., 16 €.
Important sociologue (autrichien
puis américain), avocat, pianiste amateur passionné,
A. Schütz (1899-1959) a rédigé quatre textes
théoriques sur la musique. Sa réflexion philosophique,
très concernée par les opéras de Mozart, associe
de façon originale le concept de durée chez Bergson
(dimension du temps interne en conflit avec le monde
externe spatio-temporel), les analyses phénoménologiques
de Husserl sur la conscience du temps (par exemple :
comment la conscience, immergée dans le flux musical,
identifie-t-elle l’unité d'un thème ?) et la
théorie de la relation sociale chez Max Weber.
La musique apparaît ainsi comme « contexte
de sens » susceptible d'établir une relation
de « syntonie » : « partage
réciproque du flux des expériences de l’Autre dans
le temps interne, vécu d’un présent partagé ensemble ».
Stimulant !
Christine ESCLAPEZ : La musique
comme parole des corps. Boris de Schloezer,
André Souris et André Boucourechliev.
Préface de Daniel Charles. « Sémiotique
et philosophie de la musique », L’Harmattan.
Bibliographie, index. 260 p., 22 €.
S’appuyant sur la pensée finement
examinée de trois illustres « écrivains de
musique », cet essai prend la défense d une
musicologie nouvelle qui prendrait sa source au
cœur des œuvres, en leur autonomie. Si peuvent
sembler stériles les supposées oppositions science/humain
ou rationnel/sensible, on souscrit en revanche au
rejet des schémas d’analyse préfabriqués, que proposent
parfois l’interprétation historique ou les méthodes
structuralistes, ainsi qu’au plaidoyer en faveur
de la compréhension de l’œuvre musicale comme être
vivant dont il convient de mettre à jour l’organicité.
D’autant que les arguments s’appuient sur une large
érudition que nous fait partager une rédaction claire
et généreuse.
Paul Gontcharoff
***
Haut
CDs
Simelibärg. Mélodies
& danses anciennes de Suisse allemande.
Alpha (stephanie.flament@alpha-prod.com) :
Alpha 525. TT : 55’54.
Le folklore de Suisse alémanique
est particulièrement riche. L’Ensemble Alpbarock
(Alpes / Baroque) interprète des œuvres
du canton d’Appenzell, antérieures à l’ère
de la musique folklorique du XIXe siècle.
Se situant dans l’optique du retour à la
terre et aux « vraies valeurs »,
ce CD s’ouvre sur un chant de louange à
Dieu, à la Vierge Marie et à la Trinité :
Dr Frütt Bättruef, monodique et très
expressif. Il présente 18 pièces brèves
de tradition orale ou écrite, plus anciennes,
monodiques et chantées ; des pièces
instrumentales, par exemple la Danse
d’Appenzell et une Danse suisse
de 1718. Le Totentanz (Danse
des morts), où la mort dialogue avec ses
victimes, existe depuis le XVIe siècle.
Parmi les chants, figurent le Lied des
jungen Grafen (Le chant du jeune comte,
1782), de caractère mélancolique ;
De roth Schwizer (Le soldat suisse
vêtu de rouge), avec de savoureuses onomatopées,
au sujet d’une fille rencontrant un soldat…
Le n°12, Fantasie sur le ranz des vaches
(Pfister) est particulièrement connu.
Les instruments folkloriques utilisés sont
le Hackbrett (planche à hacher, tympanon,
psaltérion), joué avec deux baguettes, cité
pour la première fois en 1447. En
Appenzell, il est le plus souvent associé
au violon. Parmi les percussions suisses,
figurent les löffle (cuillères en
bois ou en métal), les Chleffeli
(castagnettes) ou encore le Flaschespiel
(jeu de bouteilles), sans oublier la Trumpeln
(guimbarde). Cette musique est, tour
à tour, dynamique, entraînante ou retenue.
Yves Rechsteiner - qui se produit à l’orgue
de chambre (Appenzell, 1811) - a signé un
excellent texte introductif. Ce CD
attirera l’attention des amateurs de répertoires
folkloriques provenant de Suisse orientale.
W. A. MOZART : Lieder & Klavierstücke.
Harmonia Mundi (mbenoit@harmoniamundi.com) :
HMC 901979. TT : 63’39.
Interprétée par Werner
Güra (ténor), accompagné par Christoph Berner
(pianoforte), cette sélection de Lieder
et de pièces pour piano composés par Wolfgang
Amadeus Mozart pendant presque toute sa
carrière, est un modèle de discrétion, d’intimité
typiquement mozartienne. Le Lied « An
die Freude », K.53, a été composé
en 1768 ; ses Kinder- und Frühlingslieder,
K.596-598, ont été achevés en 1791.
Leur structure est strophique ou « entièrement
composée ». Le pianoforte - loin d’être
uniquement un instrument d’accompagnement
- crée à découvert des atmosphères requises.
Les mélomanes réécouteront avec bonheur
Das Veilchen (La violette),
sur un texte de J. W. von Goethe évoquant
la « pauvre fleur écrasée par une jeune
fille… » ; Das Lied von der
Trennung (Chant de la séparation),
rempli de tristesse, de mélancolie et de
drame, déjà teinté de préromantisme.
Les thèmes lyriques sont aussi présents,
avec le printemps (Frühling), K.596
et 597, ou l’ambiance du soir. Excellent
chanteur de Lieder, W. Güra s’impose par
sa maîtrise de l’articulation, son timbre
de voix, sa diction et sa musicalité. Ces
Lieder sont entrecoupés de pages pour piano
(Fantaisie en ré mineur, K.397 ;
Petite Gigue en sol majeur,
K.574…) dans lesquelles Chr. Berner, avec
un toucher adapté, tire le meilleur parti
des sonorités transparentes du pianoforte
Streicher. Il se révèle également
un remarquable accompagnateur. Disque exceptionnel
à acquérir impérativement.
Antonin DVOŘÁK :
Stabat Mater. Accentus (contact@accentus.fr).
Naïve : V 5091. TT :
60’00.
Laurence Équilbey,
à la tête d’Accentus, a le mérite d’avoir
lancé le premier enregistrement mondial
de ce Stabat Mater en sa version
originale de 1876, pour solistes, chœur
et piano, avec le concours de quatre solistes
triés sur le volet : A. Coku (soprano),
R. Pokupic (alto), P. Breslik (ténor), M.
Butter (basse) et de l’inégalable Brigitte
Engerer (piano). A. Dvořák l’a
composé après la perte de quatre de ses
enfants qui l’a tant affecté. Cette
œuvre, sur laquelle plane une intense douleur,
débute par le Stabat Mater dolorosa
(Debout, la mère de douleur se tenait
en larmes près de la croix où pendait son
fils…). Cette partie Andante
con moto, lente et très développée,
traduit intensément l’indicible émotion
sur un fond de sonorité de piano.
Les voix féminines, lumineuses, alternent
avec les voix d’hommes pour rendre musicalement
la poignante progression dramatique.
Les parties suivantes reprennent le texte
latin traditionnel : Quis est homo… ?
puis une invocation : Eja mater,
fons amoris. Succèdent alors trois
impératifs : Fac, ut ardeat cor
meum… Fac, ut portem Christi mortem… Fac,
me cruce custodiri, morte Christi praemuniri,
confoveri gratia (Que sa grâce me
soit accordée à l’heure de ma mort)
et (avant l’Amen conclusif) :
Fac, ut animae donetur Paradisi gloria
(Que la gloire du Paradis me soit
accordée). Ce CD, tout à l’honneur
d’Accentus, permettra de découvrir la version
originale (avec piano) de ce Stabat Mater.
Édith Weber
Johann Sebastian BACH : Partitas 2, 3, 4. Murray Perahia,
piano. Sony Classical/BMG : 88697226952.
TT : 76’.
Les puristes qui affirment que
la musique pour clavier du Cantor de Leipzig
ne devrait être jouée qu’au clavecin se
doivent d'écouter, toutes affaires cessantes,
ce dernier enregistrement de Murray Perahia.
Né en 1947 à New York de parents ashkénazes,
cet artiste vient, en effet, après avoir
à deux reprises surmonté de graves problèmes
de santé qui l'ont tenu plusieurs années
éloigné des salles de concert et des studios
d'enregistrement, de nous offrir un bijou.
La précision de ses attaques, le perlé de
son articulation, sa mise en valeur des
différents plans sonores - que permet justement
le piano - font de ces œuvres, à visées
au départ purement pédagogiques, un modèle
de musicalité. Sans parler de ce phrasé
éminemment lyrique que nous pouvons savourer
dans, par exemple, la Sarabande de la Partita n°3 et
dans l’Aria
de la Partita n°4 - signature du
grand pianiste américain.
George Frideric HANDEL : Riccardo Primo Re d'Inghilterra, HWV 23.
Opéra en
3 actes. Sony BMG-DHM : 88697174212. Kammerorchester
Basel, dir. Paul Goodwin. TT : 176’30.
Sans doute pour fêter une naturalisation
anglaise obtenue en mai 1727, Haendel décida,
une fois n'est pas coutume, d'abandonner
dieux grecs et stratèges romains pour un
souverain britannique, Richard Ier.
Ce fils d’Aliénor d’Aquitaine, plus connu
sous le nom de Richard Cœur-de-Lion, allait
devenir le héros de son nouvel opéra italien.
Le 11 novembre de la même année, l’œuvre
fut créée à l'occasion du couronnement de
George II, conséquence de la mort inattendue
du roi George Ier, après
qu’Haendel en eut remanié et développé le
dernier acte. Comme l’exigeait la
mode du temps, c’est l’illustrissime castrat
Senesino qui tint le rôle-titre. Dans
la présente version discographique, c’est
le contre-ténor américain Lawrence Zazzo
qui a la lourde tâche d'incarner ce souverain,
séparé par un naufrage de celle qu'il devait
épouser avant de partir guerroyer en Palestine.
Après maintes péripéties plutôt moins abracadabrantes
que celles qui émaillent généralement les
opéras de Haendel, notre héros retrouvera
sa bien-aimée avant le baisser de rideau,
le happy end étant de rigueur à l’âge
baroque. L'intérêt de ce Richard
Ier, accompagné ici par des
instruments anciens, avec cordes en boyaux,
trompettes et cors « naturels »,
réside avant tout dans une orchestration
particulièrement originale et colorée.
Mais les voix ne sont pas en reste :
pas de star mais de jeunes interprètes à
la technique éblouissante, avec une mention
spéciale pour le soprano souple et lumineux
de la catalane Nuria Rial, et la voix plus
corsée mais étonnamment agile de la mezzo
britannique Géraldine McGreevy. Bonus
non négligeable : le premier CD renferme,
en fichier PDF, l'intégralité du livret
en italien, allemand et français, indispensable
pour apprécier à leur juste valeur les nombreux
récitatifs - si chantants qu’on les croirait
sortis des Noces de Figaro – d’un
opéra trop longtemps méconnu.
Michèle Lhopiteau
George Frideric HANDEL : Tolomeo.
Ann Hallenberg ; Anna Bonitatibus ; Karina Gauvin ; Romina
Basso ; Pietro Spagnoli. Il Complesso
Barocco, dir. Alan Curtis. 3CDs Archiv/Universal :
477 7106. TT : 56'11+ 45'25 +
46'47.
La discographie des œuvres lyriques de Haendel s'enrichit
d'un nouveau titre avec Tolomeo, créé en 1728 par la Royal Academy of Music au King's
Theater de Londres, d'après l’histoire authentique
du pharaon Ptolémée IX aux prises avec
sa tyrannique mère, une certaine Cléopâtre III.
Contraint à s'exiler à Chypre, il y vécut
sous les traits d'un simple berger.
La trame en est simple, d'amours contrariés,
et resserrée puisque ne comprenant que cinq
personnages. La composition musicale
est d'un grand classicisme avec des airs
courts et concis, sans recourir aux instruments
obligés. Refusant le spectaculaire,
l'action progresse avec rigueur et fait
la part belle à des tableaux évocateurs
de la nature, atmosphères agréables pour
évoquer les paysages agrestes de Chypre.
Ce dramma per musica fut
créé par quelques-unes des voix les plus
célèbres du moment, dont l’illustre castrat
Senesino et la soprano en vogue, La Faustina.
Elles ont ici pour nom Ann Hallenberg qui
domine les difficultés du rôle-titre avec
un art consommé de la vocalise, et Anna
Bonitatibus au beau timbre grave.
La direction de Alan Curtis est pour beaucoup
dans la réussite, souplement articulée,
offrant un débit vivant que les magnifiques
sonorités de son ensemble Il Complesso
Barocco rendent palpables.
Johannes BRAHMS : Deux
Sonates pour alto et piano op.
120. Trio pour alto, violoncelle
et piano op.114. Zwei Gesänge pour voix
de contralto, alto et piano op.91. Arnaud Thorette, Johan Farjot, Raphaël Merlin, Karine
Deshayes. Accord/Universal : 480 0442. TT :
59'.
Brahms a livré à l'alto quelques-unes de ses plus
belles pages de musique de chambre, d'abord
imaginées pour la clarinette. Écrites
pour ce dernier instrument, les Deux Sonates op.120, ses
dernières œuvres chambristes (1894), peuvent,
en effet, être aussi bien confiées à l'alto.
Il est vrai que leur caractère mélancolique
et méditatif s'accomode bien du timbre voilé
de cet instrument. « Il s'agit
d’œuvres tout intérieures, écrites pour
soi, comme les feuillets d'un journal intime »
(Cl. Rostand). Leur richesse thématique,
la profusion des couleurs qui les caractérise,
sont admirables, alors que la virtuosité
n'y a pas de place. L'engagement des
deux jeunes interprètes fait merveille.
Le Trio op. 114, dédié
lui aussi à la clarinette, a été conçu simultanément
pour l’alto. Nul doute que la présence
de ce dernier apporte un sentiment de plus
grande intégration dans le contrepoint avec
le violoncelle, d'austérité aussi, comparé
à la sonorité plus ample d'un instrument
à vent. L'album est adroitement complété
par les Zwei Gesänge op.
91, deux pages uniques par leur lyrisme envoûtant, véritable duo mettant
en valeur l'affinité des timbres - la voix
grave et l'archet se répondant en un subtil
échange.
Georges BIZET : Suites
de Carmen et de L'Arlésienne. Chœurs de l’Opéra de
Lyon ; Les Musiciens du Louvre, dir.
Marc Minkowski. Naïve : V 5131.
TT : 59'.
Marc Minkowski inaugure son nouveau contrat discographique
par un superbe enregistrement de musique
française dédié aux Suites
de Carmen et de L’Arlésienne de Bizet. On connaît son intérêt pour le retour
aux sources. Aussi pour L’Arlésienne a-t-il
choisi de faire œuvre originale en insérant
entre les deux suites traditionnellement
jouées, des exraits significatifs de la
musique de scène écrite en 1872. La
différence de style est fascinante :
couleurs franches et sans fard de la Suite
n°1, telle que conçue par Bizet et créée par J. Pasdeloup, qui confère
au drame de Daudet toute sa force évocatrice,
avec son délicieux minuetto aux notes pointées
et son adagietto profond, joué ici quasi
adagio, comme murmuré - Mahler en fera son
modèle pour l’adagietto de sa 5e Symphonie. Succèdent les miniatures délicates de la
musique de scène dont l'instrumentation
ténue, quasi chambriste, est une vraie perle
« si simple, si crue, si intime »
confie le chef. On y entend le mélodrame
avec ses parties chorales et une adorable
sicilienne. Le contraste est d'autant
plus marqué avec la Suite n°2, orchestrée par Guiraud en 1879, car la manière
de celui-ci est moins raffinée que celle
du maître ; encore que la farandole
finale prestissime sonne ici comme un irrésistible
tourbillon et que le recours aux instruments
d'époque préserve au discours toute sa légèreté.
La recherche d'authenticité est tout aussi
présente dans les quatre volets symphoniques
de Carmen, laissés
dans leur jus initial. La direction
de Minkowski marque une suprême attention
à l'accentuation et à la dynamique, respire
la sincérité et l'élégance, dépouillant
ces pièces de tout clinquant inutile.
Ce formidable travail sur la sonorité est
restitué par une prise de son exemplaire
de naturel.
Gustav MAHLER : Symphonie n°9. Berliner Philharmoniker, dir. Simon
Rattle. 2CDs EMI : 5 01228 2.
TT : 44’13 + 38’39.
Sir Simon Rattle revient à la 9e Symphonie de
Mahler, cette fois avec son orchestre de
Berlin, lors de concert donnés à la Philharmonie.
Et le résultat est transcendant. Rarement
a-t-on perçu avec autant d'évidence ce que
cette ultime œuvre d'envergure doit à celle
qui l'a précédée, Le Chant de la Terre. Comme
ce cycle vocal, la 9e sonne telle une immense méditation sur la mort. Mais elle marque
aussi l'étape d'une transfiguration.
Rattle assemble avec clarté les divers éléments
de ce grand puzzle. N'hésitant pas
à brusquer le tempo pour faire saillir l'urgence
du discours, à forcer le trait, tel martèlement
des timbales et rugissement des trombones
dans l'andante
comodo, vision de luttes chaotiques entre des forces contraires, à la limite
de l'improvisation, le chef libère l'adrénaline
lors du scherzo, un landler bien marqué - la danse préférée de Mahler - traversé par une valse rapide,
presque féroce, qui se désagrège dans son
affolement. Le Rondo-Burleske, marqué
« très décidé », est mené à train
d'enfer, mordant, presque ironique à la
limite du dissonant, tempéré par un épisode
de calme, bien précaire, avant que la course
ne reprenne son élan frénétique. L'adagio final,
un monument à lui seul, est comme une ascension
fiévreuse en plusieurs temps, alternance
de tension et de douceur, conduisant peu
à peu à l'apaisement. L'ultime section,
raréfaction de la matière sonore, tandis
que le tempo se fait encore plus mesuré,
atteint l'étape ultime de la sérénité.
Ajouter un mot sur la fabuleuse qualité
instrumentale des Berliner serait redondant.
Une grande exécution !
Jean-Pierre
Robert
Le Sabotier rieur, conte musical de Noël pour chœur d'enfants
à 3 voix égales & ensemble instrumental,
de Marcel GODARD, paroles de Marie-Pierre
FAURE. Monsieur
Scroodge, cantate pour voix d'enfants
de Steve POGSON, poème de Charles DICKENS.
Les
sept Noëls de Lourmarin de Illo
HUMPHREY, sur des textes d'Henri BOSCO (en
provençal, latin et français). La
Lauzeta, chœur d'enfants de Toulouse,
dir. François Terrieux. Studio E-Magin
(disque à commander sur : http://lauzeta.free.fr/mapage2/index.html).
TT : 56’.
Avec ce charmant CD, nous avons un agréable
et rafraîchissant ensemble inspiré par Noël
et l’enfance qui ne pourra que séduire auditeurs,
amateurs de chant choral et, bien sûr, enseignants ;
ceux-ci pourront, en effet, y puiser des
textes musicaux susceptibles de trouver
leur place dans des fêtes scolaires de fin
d’année. L'originalité, la qualité
et la modernité des œuvres ici proposées,
ainsi que l'absence de grosses difficultés
techniques et polyphoniques leur permettent
de s'intégrer fort bien au répertoire des
chorales scolaires. Au poétique conte
musical Le Sabotier rieur où alternent,
après une courte ouverture instrumentale,
récits et chansons, fait suite une cantate
inspirée d’Un Conte de Noël de Dickens
où, par le miracle de Noël, le cœur dur
et calculateur de Monsieur Scroodge devient
charitable et miséricordieux. Enfin,
c'est par les Sept Noëls de Lourmarin,
sur des poèmes d'Henri Bosco (d'où est d'ailleurs
exclue toute connotation folklorique ou
populaire) que se termine cette agréable
évocation de Noël. Le chœur d'enfants
de Toulouse La Lauzeta (hommage à
Bernard de Ventadour), créé en 1965 par
Marie-Henriette Fernandez, est dirigé depuis
1998 par François Terrieux ; ses 160
choristes y sont répartis en cinq groupes
suivant leur âge (de la Maternelle à l'Université)
et leur niveau. Nous ne pouvons que
louer les qualités vocales et musicales
de ce prestigieux ensemble qui a d'ailleurs
déjà participé à de nombreux projets musicaux
d'envergure, et c'est un vrai régal de goûter
dans ce CD la fraîcheur et la pureté des
voix, au service d'une indéniable musicalité.
Francine Maillard
Charles LEVENS (1689-1764) : Te Deum ; Deus noster refugium.
Ensemble Sagittarius, Orchestre baroque
Les Passions, Ensemble baroque Orfeo &
Groupe vocal Arpège, dir. Michel Laplénie.
Hortus : 060. TT : 67’29.
Merci à la musicologue
Édith Deyris pour toutes les informations
qu’elle a pu recueillir - et nous communiquer
- sur un compositeur qui, né à Marseille,
aura passé le plus clair de sa carrière
à Bordeaux, en tant que maître de chapelle
et directeur de la psallette de la primatiale
Saint-André. Grands motets en « symphonie »,
ses Te Deum et Deus noster refugium sont, du moins pour nous, une révélation. Le
style de ce musicien s’inscrit naturellement
dans le classicisme formaliste à la française,
sans toutefois faire fi du charme baroquisant
d’une italianité dont sont adoptées la virtuosité
concertante et la légèreté ornementale.
Qui a dit qu’il n’était de musique, alors,
que de Versailles ?
Edition Géza Anda (vol. II). Deux CDs.
1er CD :
Ludwig van BEETHOVEN : Concerto pour piano n°1, op. 15 ; Sonate n°7, op. 10.3 ; Sonate n°28, op. 101. 2e CD : Johannes BRAHMS : Sonate n°3, op. 5 ; Trois Intermezzi, op. 117 ; Franz LISZT : Sonate en si mineur, S 187. Kölner Rundfunk-Sinfonie-Orchester,
dir. Géza Anda. Audite (www.audite.de) :
23.408. TT : 70’52 + 76’29.
Extrait des archives de
la WDR Cologne, ce 2e volume (sur les 4 prévus) des enregistrements du grand
pianiste et chef d’orchestre Géza Anda (1921-1976)
vient confirmer notre sentiment de l’extraordinaire
talent d’un musicien qui sut toujours soumettre
sa phénoménale technique à la seule pensée
musicale des compositeurs. Une leçon
qui semble s’être parfois perdue, aujourd’hui…
Dimitri CHOSTAKOVITCH : Intégrale des Quatuors à cordes.
Quatuor Mandelring. Audite (SACD-Surround
sound).
Pour la firme Audite (www.audite.de), le Quatuor Mandelring a entrepris l’enregistrement
de l’intégrale des quatuors de Chostakovitch.
Le 1er volume (Audite 92.526)
comprend les quatuors 1, 2 et 4. Le
2e volume (Audite 92.527), les quatuors 3, 6 et 8.
Le 3e volume (Audite 92.528),
les quatuors 5, 7 et 9. Le 4e volume (Audite 92.529/ à paraître en 2009), les quatuors
10, 12 et 14. Par l’un des meilleurs
ensembles chambristes d’outre-Rhin, voilà
une intégrale désormais de référence – et
en Hybrid Multichannel SACD !
Rappelons, à toutes fins utiles, qu’en 2009
sera au programme du baccalauréat Musique
(option de spécialité, série L) la
Symphonie de chambre op.110a, arrangement par Rudolf Barshai du 8e Quatuor de Chostakovitch.
Karajan 2008. Berliner Philharmoniker & Orchestra del Teatro
alla Scala. Coffret Deutsche Grammophon :
477 7090. Livre
(format à l’italienne, cartonné) :
28 x 21,5 cm, 48 p., ill.
n&b et couleurs. 2CDs (70’55 +
79’17), 1DVD (74’02).
Pour le 100e anniversaire de la naissance
du chef d’orchestre, Deutsche Grammophon
vient de sortir un magnifique livre-coffret
comprenant : un CD composé d’enregistrements
peu connus (Rhapsodie
hongroise n°5 de Liszt, Concerto pour 2 violons de Bach, 4e Symphonie de Brahms) et un DVD qui comporte, en revanche, les
plus célèbres vidéos enregistrées par le
maestro (prologue de Pagliacci de Leoncavallo, ouverture de Leichte Kavallerie de Suppé, fin de la scène 4 du Rheingold de Wagner, Ein deutsches Requiem de Brahms, 4e Symphonie de Tchaïkovski ; 2e Concerto pour piano de Rachmaninov, 5e Symphonie de Beethoven). Un troisième disque propose,
en bonus-CD, des interviews et extraits
de répétitions avec le Berliner Philharmoniker :
entretiens avec Richard Osborne (en allemand),
Joachim Kaiser (en anglais) et Micheline
Banzet (en français) / 7e Symphonie de Beethoven, 2e Symphonie de Brahms, « Le Printemps » des Quatre saisons de Vivaldi. Sans doute, le plus bel hommage
discographique du centenaire.
Francis Gérimont
DVDs
Richard WAGNER : Tristan
und Isolde. Nina Stemme ; Robert Gambill ; Katerina
Karnèus ; Bo Skovhus ; René Pape.
London Philharmonic Orchestra, dir. Jiri
Belohlàvek. 3DVDs Opus Arte :
OA 0988 D. TT : 86'29 + 71,24
+ 80'38.
L'enregistrement live de la production de
Tristan
et Isolde au festival de Glyndebourne est une réussite. Détachée de tout réalisme,
comme naguère chez Wieland Wagner, la mise
en scène de Nicholaus Lehnhoff fait évoluer
les personnages dans une dramaturgie de
lumière, alchimie de la couleur où domine
le bleu de la nuit libératrice. Comme
une épure, l'espace est travaillé pour envelopper
les amants et ramasser l'action. L'apparent
statisme, que renforce sans doute le recours
fréquent au gros plan, est largement cempensé
par l'intensité de la direction d'acteurs
qui livre la quintessence de la tragédie :
justesse des attitudes, poignante vérité
des expressions émanant des beaux visages
fiers et tragiques de deux individus qui
n'aspirent qu'à la mort, de trois autres
personnages essentiels aussi qui, chacun
à sa manière, vit un drame, désarroi de
Marke, déchirement de Brangäne, insondable
douleur de Kurwenal. La distribution
prestigieuse est dominée par une Isolde
incandescente. L'exécution musicale
éblouissante, galvanisée par un chef de
grande stature, complète le sentiment de
plénitude qui se dégage de la régie.
Igor STRAVINSKY : The Rakes’ Progress. Laura Claycomb ; Andrew Kennedy ; William
Shimell ; Dagmar Peckova. Orchestre symphonique de La Monnaie, dir. Kazushi
Ono. 2DVDs Opus Arte : 0A 0991
D. TT : 2h54’.
S’il est une production qui se prêtre à la saisie
vidéo, c'est bien The Rakes’ Progress de
Stravinsky revisité par Robert Lepage à
La Monnaie. Comme celui-ci le fait
remarquer, la transposition à l'époque de
la création - les années 50 des débuts de
la télévision mais aussi des grandes réalisations
du cinéma hollywoodien - permet de belles
métaphores. Et si la pièce, inspirée
des gravures de Hogarth, se veut un pastiche
de l'opéra du XVIIIe, l'hyper
réalisme ne lui messied pas. Force
est de reconnaître à la régie une formidable
cohérence qui s'inscrit sans heurt dans
le jeu voulu par l'auteur. En une
succession d'images fortes et de coups de
théâtre tenant en haleine, est tracé le
parcours du libertin, qui de l'Amérique
des champs de pétrole le mène sur un plateau
de cinéma où l’on filme une scène de bordel,
puis en des lieux clinquants - autant d'épisodes
d'une fuite en avant, où il devient star
du grand écran, puis riche habitué d'un
palace en bord de mer, de la piscine duquel
on repêche le clou de la vente aux enchères,
cet objet rare : une femme à barbe.
La scène de la maison de jeux, qui signe
sa perdition, et le tableau de l'asile où,
s'identifiant à Adonis, il meurt d'amour
pour sa Vénus, sont poignants. Les
caractères sont saisis dans leur dimension
archétypale, de l'effrayant Nick Shadow
au pitoyable Tom, de par ses étonnantes
métamorphoses, en passant par le grotesque
grinçant de Baba the Turk, ou la figure
bouleversante d'Anne. Les projections
en fond de scène décuplent une animation
toujours renouvelée. La prise de vue
enrichit la régie par un judicieux découpage
des plans. L'interprétation musicale
est de classe.
Piotr Ilich TCHAIKOVSKY : Eugène
Onéguine. Renée Fleming ; Dmitri
Hvorostovsky ; Ramon Vargas.
The Metropolitan Orchestra, dir. Valery
Gergiev. 2DVDs Decca/Universal : 074 3248. TT :
2h36’.
La mise en scène subtile de Eugène
Onéguine que Robert Carsen a conçue au Met Opera de New York ressort, elle aussi,
magnifiée en DVD grâce à l'habile captation
vidéo de Brian Large. Sa dimension
intimiste est adroitement préservée par
l'alternance des plans rapprochés et des
gros plans, qui restitue le ton romanesque
inhérent à la pièce de Tchaikovsky, où primauté
est donnée à l'épanchement des sentiments.
Le dépouillement décoratif - un lieu unique
que façonne la lumière et quelques accessoires
pour dessiner les diverses scènes - met
en exergue la minutie avec laquelle Carsen
scrute les caractères : Lensky est
un homme réservé, enfermé dans le code d'honneur
de sa classe sociale, déchiré de passion
retenue à l'heure de cet air délivré mains
plaquées dans les poches. Onéguine
est un superbe dandy désabusé, élégant à
la limite de la froideur, comme lisse en
ses sentiments, si peu expansif que ses
ultimes déclarations en deviennent empêtrées
d'excès. Si Tatiana, sous les traits
de Renée Fleming, n’a peut-être pas la vulnérabilité
de la jeune fille en proie aux premiers
émois, du moins l'expression désemparée
de la déconvenue avec Onéguine est-elle
poignante, comme le renoncement final.
Quel coup que d'enchaîner la scène du duel
et celle du bal à Saint-Pétersbourg, tandis
qu'Onéguine, qui s'est lavé les mains de
la mort de son ami, est « préparé »
pour appparaître chez les Gremin !
Des voix grandioses, inextinguibles, comme
la direction fiévreuse de Valery Gergiev
portent le drame à sa plus extrême tension.
Jean-Pierre
Robert
Kati BASSET (Mise en scène & conseil à la réalisation) : Danse,
musiques et masques de Bali. Livre
+ 1CD + 1DVD. Accords croisés (www.accords-croises.com) :
AC 123.24. Distr. Harmonia Mundi.
Donné au théâtre romain de Fourvière,
ce spectacle en sept actes, d’une ébouriffante
somptuosité, incorpore mille légendes au
sein de la fameuse épopée du Ramayana (Rama
étant l’incarnation incognito de Vishnou).
Le CD comporte 21 moments musicaux, cependant
que le DVD propose - outre la représentation
(140’) - des documentaires tournés à Bali
sur la genèse du spectacle (31’49), « Dalang
aux mille talents » (19’31) et une
revisite du Ramayana (10’16). Supervisée
par l’éminente spécialiste qu’est Kati Basset,
il s’agit là - vivant rituel millénaire
vécu avec un naturel inconnu sous nos climats
- de la plus somptueuse production qui se
puisse imaginer. Seule ombre au tableau :
l’incongruité de certains sous-titres, par
trop décidément « modernistes ».
Précisions apportées par Kati Basset : « […] Dans ce texte
de sous-titres (surtitrage pour le spectacle),
je n'ai fait que suivre la tradition du
théâtre balinais, essayer de la transposer
en français, en mêlant plusieurs niveaux
et époques de langage. Eux, en plus,
mêlent plusieurs langues : des langues
« mortes » ou plutôt d'usage uniquement
littéraire, théâtral ou rituel (sanskrit,
vieux et moyen javanais…), jusqu'aux expressions
les plus modernes ou les plus vulgaires
(y compris en anglais, en indonésien et
en « indoglais »), en passant
par le picaresque, le style capitaine Haddock,
l'ampoulé protocolaire, le lyrique, le métaphysique.
Il y a toujours du langage de « d’jeuns »
dans le théâtre balinais, car les épopées
ancestrales y sont toujours réactualisées
par les personnages de serviteurs et quelques
autres. Faire le pont entre les époques
et les classes sociales est leur rôle.
Ce texte de surtitrage a généralement reçu
des critiques élogieuses. Et ce sont
ces phrases qui montraient l’humour et faisaient
rire, humour qui, sans ça, ne serait que
très rarement apparu. C’était un gros
travail, de spécialiste. D'habitude,
dans les spectacles traditionnels, les sous-titres
sont lapidaires ; ils en restent plutôt
à des cartons, comme dans le cinéma muet.
[…] »
Francis Gérimont
***
Haut
Horizontalement : I. Tel le grand duo pour clarinette
et piano de Weber. II.
Exclamation. Célébrée par Debussy et Trenet. III. Façon de freiner. IV.
Ce que regrette Piaf. Pas mal. Sigle de la revue.
V. Presque la fin de la messe. Tutti. VI. Exclamation enfantine. Spianato chez Chopin. VII. Dite normale et réputée supérieure.
Pas fort. VIII.
Début du suivant. Chanta Massenet avant le Père Noël.
Note. IX. Attribut féminin célébré par Janequin.
Fondateur de la Congrégation de l’Oratoire. X. Lamandier en plus intime. Big à Westminster.
Verticalement : 1. Féline chez Prokofiev. 2. Celles de Jehan Alain ont été mises
au programme. 3.
Noël bousculé. Dans le titre. 4.
Donna de la voix. Avant parade, mais en remontant.
5. Chez Debussy et Giraudoux. 6. Rapproche Ravel de Couperin. 7. Invoqué par Golaud. 8.
Début de perte de mémoire. Dans les Noces. Morceau de
rebec. 9. Septième ciel en remontant. Chantée
par Mahler. 10.
L’éléphant en joue. Si Karajan avait compté les temps.
-----------------------------------------
Solution de la grille n°1 (mars 2008) :
Horizontal : I. INTERLUDES. II. MOORE. CA. III. MA. PU. RN. IV. ATTARDES. V. OCTOBRE. VS. VI. MUE. RIO. VII. LADY. SL. VIII.
THRENE. ASE. IX. UUE. DEI.
X. SACRE.
DO.
Vertical : 1. IMPROMPTUS. 2. NO. CU. HUA. 3. TOMATE.
REC. 4.
ERATO. LE. 5. RE. TB. ANGE. 6.
PARADE. 7.
USURE. 8. ADO. 9. ECREVISSE. 10. SANS SOLEIL.
***
Haut
Depuis janvier 2008, L’éducation musicale inclut un grand dossier dans chaque numéro. :
- Le
bruit (en référence au programme de l’agrégation de musique)
- La
percussion (dans les musiques contemporaines, électroniques,
extra-européennes, actuelles)
- Activités
instrumentales & vocales à l’école (chorales, orchestres,
spectacles musicaux)
- Empreintes
croisées (compositrices et compositeurs)
- Musique
& cinéma (en référence au programme du baccalauréat)
janvier-février 2008
n° 549-550 |
mars-avril 2008
n° 551-552
|
mai-juin 2008
n° 553-554 |
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AU SITE DE L'EDUCATION MUSICALE
Le supplément
Baccalauréat 2008. Comme chaque année,
L’éducation musicale propose le supplément
indispensable aux professeurs d’Éducation musicale et aux élèves
de Terminale qui préparent l’épreuve de spécialité « série
L » ou l’épreuve facultative « Toutes séries générales
et technologiques du baccalauréat ».
Le supplément Baccalauréat 2008 réunit les connaissances culturelles et techniques
nécessaires à une préparation réussie de l’épreuve ; il
ouvre également sur tous les univers sonores qui nous entourent.
Il peut être commandé directement sur le site
de L’éducation musicale :
www.editions-beauchesne.com/product_info.php?products_id=674
Passer
une publicité. Si vous souhaitez promouvoir votre activité, votre programme éditorial
ou votre saison musicale dans L’éducation
musicale, dans notre Lettre d’information ou sur notre site
Internet, n’hésitez pas à m’envoyer un courriel pour connaître
nos tarifs publicitaires.
a.clement@leducation-musicale.com
Aurélie Clément
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