Portrait de Grażyna.Bacewicz, photo. : Benedykt Jerzy Dorys
Collection de la Bibliothèque nationale de Varsovie, F.94237-II

Grażyna Bacewicz est une véritable icône parmi les compositeurs polonais du XXe siècle. Née le 5 février 1909 à Łódź d’un père Lithuanien et d’une mère Polonaise, elle poursuit naturellement la tradition musicale instaurée dans cette famille. Violoniste, elle a également un excellent niveau au piano. Elle étudie ces deux instruments et la composition au Conservatoire national de musique de Varsovie, puis se perfectionne à l’École normale (1932/33) auprès de Nadia Boulanger, grâce à la bourse qui lui est accordée par Ignacy Jan Paderewski. Revenue à Paris en 1934 afin de suivre les conseils de Carl Flesch, un an plus tard Grażyna Bacewicz est récompensée par la 1ère mention lors du Ier Concours international de violon Henryk Wieniawski, ce même où Ginette Neveu obtient le 1er prix, devant David Oistrakh. Bacewicz consacre sa carrière essentiellement à la pédagogie – professeur de théorie musicale et de violon au Conservatoire de musique de Łódź, puis de composition au Conservatoire national de musique de Varsovie – et à la composition.
Elle décède le 17 janvier 1969 à Varsovie.
Son œuvre, très abondante, comporte entre autres : 4 Symphonies, 7 Concertos pour violon, 2 Concertos pour violoncelle, Concerto pour alto, Concerto pour piano, 7 Quatuors à cordes, 5 Sonates pour violon et piano, 2 Sonates pour violon seul, de nombreuses compositions pour orchestre, orchestre et chœur…
Son écriture néoclassique aux harmonies foisonnantes, souvent atonales, malgré l’influences initiale d’autres compositeurs, relève le grand talent et la forte personnalité de la compositrice. Grażyna Bacewicz, très exigeante avec elle-même, a autocensuré certaines de ses compositions de jeunesse en le mentionnant dans son testament.
Nous sommes très heureux de pouvoir commenter pour nos lecteurs les premières éditions d'œuvres pour violon seul et violon avec piano qui sont parues au début de cette année chez PWM.

Voici les informations que nous trouvons sur le site de l’éditeur :

« J'ai rejeté mes anciennes compositions. Maintenant que j’en sais plus qu'avant, je vois les grands inconvénients de ces compositions, alors pourquoi devraient-elles exister ? », écrit Grażyna Bacewicz dans une lettre à son frère en 1947. L'autocritique obsessionnelle qui a accompagné la compositrice pendant des années, ainsi que le respect absolu des recommandations incluses dans son dernier testament, ont rendu difficile l'accès aux œuvres rejetées par l’artiste pendant de nombreuses années. Grâce à la coopération avec des musiciens et des musicologues, Polskie Wydawnictwo Muzyczne présente pour la première fois dans son catalogue les œuvres de jeunesse de cette remarquable compositrice du XX e siècle, en commençant par ses œuvres pour violon seul et pour violon et piano éditées par l’excellente violoniste Agata Szymczewska.
Wanda Bacewicz [sa sœur, poétesse, prosatrice et journaliste polonaise] l'exécutrice testamentaire, a suivi à la lettre les recommandations de l'artiste, tout en faisant don de l'ensemble de l’œuvre de sa sœur à la Bibliothèque nationale de Varsovie. La fille de compositrice, Alina Biernacka, s'est laissé convaincre par de nombreux artistes et musicologues, que les premières compositions de Grażyna Bacewicz « valaient également la peine d'être découvertes », explique Małgorzata Gąsiorowska, théoricienne et chroniqueuse musicale. « Même si nous y trouvons des influences diverses, parfois un enchantement persistant pour la musique de Szymanowski ou une lutte avec la matière sonore, ils sont la preuve d’un style qui prend forme, d'un développement qui s'est fait de manière évolutive, sans chocs ni changements significatifs dans sa façon de penser la musique. »
Avec des œuvres pour violon seul et accompagnement au piano, Polskie Wydawnictwo Muzyczne commence à compléter son catalogue d'œuvres de Grażyna Bacewicz. La maison d'édition présentera bientôt d'autres titres qui arriveront pour la première fois sur le marché de l'édition.
Et voici le commentaire d’Agata Szymczewska, l’éditrice des œuvres :
L'étude des manuscrits laissés par la compositrice a été particulièrement intéressante pour moi, en tant que violoniste. Les notes parfois chaotiques combinées à de nombreuses versions des mêmes œuvres ont fait de la préparation de ces compositions pour l'édition un processus d’une grande responsabilité, mais aussi extrêmement créatif. J'ai veillé à inclure dans les notes toutes les indications d'interprétation et d'exécution possibles de la compositrice, en cherchant à chaque fois la réponse à la question : « Comment Grażyna Bacewicz jouerait-elle cette pièce au violon ? ».1


1 Traduit du polonais par nos soins.

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Anna Maria BARBARA

 

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